Le tronçon de la Wilaya de Mila de l'autoroute Est-Ouest est entré dans sa phase de lancement avec l'installation des chantiers, a-t-on appris de la direction des travaux publics. Les travaux ont été confiés à la société japonaise Cojal qui a obtenu le contrat de réalisation de la partie qui s'étale sur un site de 40 hectares du projet, a souligné le directeur des travaux publics, tout en précisant que le lancement effectif des travaux dont la durée est estimée à 40 mois, est prévu avant la fin de l'année en cours. De leur côté, les autorités locales et les services compétents ne lésinent pas sur les moyens pour mener à bien cette mission. Des efforts seront déployés en conséquence afin d'aplanir toutes les difficultés et d'accompagner ce projet dont 53 km traversent la wilaya de Mila, souligne le même responsable. Quant à l'opération indemnisation des terres et des biens se trouvant sur le tracé du projet, on vient d'apprendre que l'opération connaît un avancement considérable. En effet, une enveloppe de 300 millions de dinars a déjà été dégagé par le Trésor public pour le dédommagement de près de 80 citoyens dans le cadre de l'expropriation "pour utilité publique". Il est à noter que les travaux de réalisation de la première tranche de l'entrée sud de la ville de Mila ont, pour leur part, été lancés ces jours-ci par l'Entreprise publique des travaux publics de Constantine pour un délai de 12 mois. Ce tronçon de 20 km reliera la RN 5 A à la RN 79 au niveau de Ouled El Qaim où est prévue la construction du centre universitaire de Mila. Il faut savoir, à titre de rappel, que l'autoroute Est-Ouest est prévue pour relier les deux villes frontalières, El Tarf à l'extrême est, et Tlemcen à l'extrême ouest du pays, sur plus de 1200 km. L'infrastructure routière, devant répondre aux normes internationales en vigueur dans les pays les plus développés, passe par Annaba, Constantine, Sétif, Bordj Bou Arréridj, Bouira, Boumerdès, Alger, Khemis Miliana, Aïn Defla, Chlef, Relizane et Sidi Bel Abbès. L'autoroute passe aussi par Chelghoum Laïd dans la wilaya de Mila et Mohammadia dans la wilaya de Mascara. Dans ce contexte, le rapport du groupe Oxford Business qui a élaboré un document sur l'Algérie intitulé "Emerging Algeria" sur les différentes opportunités d'investissement qu'offre l'Algérie, estime selon l'APS que l'autoroute sera entièrement construite "en conformité avec les normes de qualité européennes, comme les normes antisismiques ou autres normes de sécurité optimale pour une fiabilité plus grande avec l'option de 3 voies plutôt que 2 voies, ce qui a renchéri le coût de 10 à 15%". Le rapport indique, citant le ministre des Travaux publics M. Amar Ghoul, que le coût par km construit est estimé à environ 955 millions de dinars (12,9 millions de dollars), soit un prix inférieur au prix moyen appliqué en Europe qui varie entre 15 et 21 millions de dollars par km construit. Des tronçons routiers sont déjà réalisés et l'autoroute devra les emprunter comme dans la wilaya de Constantine ou Bouira. Il est également prévu une soixantaine d'échangeurs pour la relier au réseau routier existant. Des aires de stationnement, de péage, des stations-service sont prévues tout au long des différents tronçons qui composent le projet. Soulignons, que la réalisation de ce mégaprojet devrait avoir, selon les responsables en charge du secteur, " des retombés économiques bénéfiques " sur l'ensemble de la région nord du pays. Entre autres " la création de près de 100 000 emplois et le désenclavement de plusieurs régions ", l'autoroute va permettre " la réduction du temps de parcours entre les villes du nord du pays, ce qui signifie une circulation rapide des biens et des personnes ". Ce projet qui est considéré comme " l'un des plus ambitieux de l'Algérie ", dont le délai de réalisation est de 40 mois, connaîtra, en perspective, trois étapes dans sa réalisation : "La première étape consiste en son lancement qui sera suivi de la formation des ingénieurs et techniciens en Chine et au Japon." et " la troisième étape sera consacrée à la mise en place de mesures d'accompagnement de ce projet, à savoir la gestion de l'autoroute et sa maintenance." précise le ministère des travaux publics. Notons enfin, que le consortium japonais COJAAL réalisera un tronçon de 399 km entre Bordj Bou Arréridj et la frontière tunisienne ; quant au groupement chinois, CITIC CRCC, il sera chargé de la partie centre et ouest, entre Bordj Bou Arréridj et la frontière marocaine, soit 528 km.