Le 1er festival national de la musique et danse Gnaouies, organisé depuis le 27 mai en cours, a été unanimement salué par les responsables des 18 troupes participantes qui y ont vu une véritable opération de prise en charge de ce patrimoine culturel longtemps dépourvu de festival du genre, et un élément fédérateur. La manifestation, qui a pris fin jeudi tard dans la soirée, a été marquée par de belles soirées animées par des artistes de l'Est, de l'Ouest, du Centre et du Sud du pays où chacun a apporté sa contribution à la régénération de cette musique qui a résisté à travers des siècles, grâce a l'amour que lui vouent ses adeptes qui se sont avérés très nombreux à travers le pays de par la présence à Bechar de centains d'entre eux de différentes régions du pays. Parmi celles-ci le groupe Gaada de Béchar. M. Abdelatif Aoufi, chef de la troupe musicale "Gaada" de Bechar, qui a animé un concert lundi dernier, estime que sa formation "a pour principal en droit objectif de faire découvrir les traditions musicales algériennes aux autres peuples et ce à travers différentes tournées artistiques". "Cet objectif est pour nous une énorme responsabilité, du fait que depuis l'apparition sur la scène artistique nationale et internationale de notre groupe, nous avons lancé un énorme chantier pour prendre en charge le patrimoine lyrique et poétique immense et diversifié, caractérisé par une multitude de sonorités, de rythmes et de paroles puisés du terroir", souligne le même artiste, signalant que "l'Algérie dispose, à travers son histoire séculaire, d'un métissage bénéfique pour sa musique, d'où l'intérêt de rendre cette authenticité universelle comme le fait la troupe "Gaada", composée de musiciens venant de divers horizons et cultures". Dans ce contexte, un nouvel album abordant ce métissage musical algérien à travers plusieurs chansons et textes sera prêt au mois d'octobre prochain, annonce M. Aoufi. Evoquant ce premier Festival national de la musique et danse Gnaouies, qui se déroule depuis le 27 mai à l'initiative du ministère de la Culture, M. Abdelatif Aoufi trouve cette manifestation "excellente pour la remise sur rails d'un art traditionnel et populaire et pour la contribution à la promotion d'un pan entier de la culture nationale qui fait l'identité algérienne". "Ce festival nous a permis pour la première fois de jouer devant notre public dans une ville qui nous a vus grandir au milieu d'une culture populaire qui a su garder l'ensemble de ses composantes", a-t-il souligné. Pour ce qui est du festival, le public a apprécié le passage sur scène de la troupe "Sidi Blal" de la ville de Sidi Bel Abbès, de celle de Ain Sefra, "Algorithme" de Jijel, la révélation de ce festival, ainsi que le groupe "Farid Ben Ahmed" de Béjaïa qui a interprété du Gnaoui sur un air occidental. Selon des membres de ces troupes, ce festival constitue une très bonne occasion de rencontres et d'échanges entre les musiciens, de même qu'il est et demeurera un espace d'approfondissement des recherches et de connaissances. Jeudi, la diva maghrébine du Gnaoui, Hasna El Bacharia, animera une soirée hors compétition avec sa troupe. Il est prévu également un hommage au doyen des Maalem de la confrérie des gnaouis dans le pays, en l'occurrence Brahim Berrezoug (63 ans) qui, malgré le poids des années, a tenu mercredi dans la soirée à monter sur scène avec sa troupe pour présenter les plus belles et anciennes danses gnaouies devant un public qui l'a chaleureusement ovationné, en signe de reconnaissance et de respect à une carrière de plus de 40 ans uniquement dans le Gnaoui. Grâce à cet artiste, cette tradition musicale a pu être préservée et transmise aux jeunes membres de sa troupe dirigée actuellement par Abdeldjabbar Benabdoun, qui a démontré durant la même soirée un véritable talent dans le jeu du Goumbri.