Selon le rapport de la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) sur l'investissement dans le monde, l'Algérie s'en sort bien avec la Libye au niveau du Maghreb, puisqu'elles devancent pour la première fois et le Maroc et la Tunisie en termes de flux d'investissements directs étrangers (IDE) drainés durant les années 2008, 2009 et 2010. L'Algérie a ainsi bénéficié d'un flux d'IDE de 2, 594 milliards de dollars en 2008, 2, 761 milliards de dollars en 2009 et 2, 291 milliards de dollars en 2010, soit une légère baisse de 17,0% enregistrée l'année dernière, selon les chiffres avancés par le rapport de la CNUCED publié le 26 juillet 2011. Le Maroc qui a encaissé une forte baisse d'IDE n'a drainé respectivement durant les mêmes années respectivement que 2, 487 milliards de dollars, 1, 952 milliard de dollars et 1, 304 milliard de dollars, soit une chute drastique de 33,2%, selon les indications chiffrées du même rapport de la CNUCED. Par contre, les flux d'IDE vers la Tunisie est légèrement plus élevé par rapport au Maroc. Ils sont de l'ordre de 2, 758 en 2008, 1, 688 en 2009 et 1, 513 en 2010, soit une baisse de 10, 4%. La Libye a connu une forte progression de flux d'IDE, soit 4,111 milliards de dollars, 2 ,674 milliards de dollars et 3, 833 en 2010 durant les trois années prises en considération par l'institution de commerce et de développement de l'ONU. Les investissements directs étrangers consentis en Algérie sont essentiellement dans le secteur des hydrocarbures. " Suite à la crise de 2009, les flux mondiaux d'investissements directs étrangers ont connu, en 2010, une timide reprise, de l'ordre de 5%, pour s'établir à 1 240 milliards de dollars, soit 925 milliards d'euros. La CNUCED estime que les flux mondiaux d'IDE vont continuer à progresser jusqu'à retrouver, en 2013, leur niveau record de 2007, de l'ordre de 2000 milliards de dollars, soit près de 1 500 milliards d'euros " souligne le rapport qui précise que "Fait marquant de l'année 2010, les pays en voie de développement reçoivent, pour la première fois, près de la moitié des flux d'IDE dans le monde. Ils sont également à l'origine d'un nombre record d'investissements, notamment en direction des pays du sud ". Les multinationales s'investissent de plus en plus dans les économies en développement, ou en transition, en recourant plus largement à de nouveaux modes d'implication, désignés par la CNUCED comme les modes de " production internationale et de développement sans participation au capital ". Ces derniers correspondent assez bien aux " partenariats " tels que définis par l'Observatoire ANIMA-MIPO des annonces d'Investissements et Partenariats en Méditerranée, soutenu par le programme Invest in Med. Cette tendance de hausse des modes de production internationale et de développement sans participation au capital pointée par la CNUCED a également été mise en évidence pour les pays MED dans le bilan annuel 2009 d'ANIMA-MIPO, qui interprète la hausse remarquable depuis 2008 de ce type de projets moins risqués et mobilisant moins de flux financiers par la volonté des investisseurs de ne pas déserter les pays MED malgré la crise. En 2010, les pays MED-11 (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Jordanie, Autorité palestinienne, Israël, Liban, Syrie et Turquie), ont attiré 37,7 milliards de dollars (28,5 milliards €) de flu d'IDE, un montant quasiment identique à celui enregistré pour cette région en 2009 (+0,4%), et qui représente 2,7 % des flux d'IDE mondiaux. Ils font donc moins bien que la moyenne mondiale (+5%). L'Asie de l'Est et l'Amérique latine constituent les deux régions les plus dynamiques en 2010. Les pays MED surclassent en revanche le reste du continent africain, le Sud et l'Ouest de l'Asie, ainsi que de la plupart des pays européens. A l'échelle sous-régionale, les pays du Maghreb ont vu leurs entrées d'IDE diminuer, à l'exception de la Libye et de l'Algérie qui sont les mieux classés dans cette région. " La baisse est surtout significative au Maroc, qui enregistre sa moins bonne performance depuis 2004 " ont fait remarquer les rédacteurs du document. Côté Mashreq, les IDE à destination de la Syrie, du Liban et de l'Egypte n'ont pas connu d'évolution notable entre 2009 et 2010 mais, durant cette même période, la Jordanie a vu ses IDE chuter de 30%. Sans surprise, l'année 2010 est également une année difficile pour l'Autorité palestinienne, avec des entrées d'IDE qui ne décollent toujours pas. L'année 2010 apparaît, selon les experts de la CNUCED, comme une année de transition, avec des résultats en demi-teinte pour les pays méditerranéens.