Mettant à profit les envies ramadhanesques des jeûneurs, de nombreux commerçants des places marchandes de la ville du Vieux Rocher se sont improvisés vendeurs de la succulente "Doubara Biskria", un plat à base de pois chiches et de fèves, piquant et superbement épicé. Des vendeurs ne possédant même pas de locaux pour cette activité, se contentent d'installer deux tables sur le trottoir et sur lesquelles ils étalent les ingrédients alléchants destinés à agrémenter ce plat qui a dépassé depuis longtemps les limites de sa contrée d'origine. Les marmites de pois chiches et de fèves reposent côte à côte sur un réchaud qui les maintient chauds, tandis que sur les deux tables, sont agencés en rangées les multiples récipients contenant tomate râpée, piments et poivrons coupés en fins morceaux, cumin, curcuma, safran, coriandre, feuilles de laurier, huile d'olive et harissa dont le mélange savant permet de relever le goût de ce mets populaire, en fait tout un assortiment qui va rendre plus savoureuse votre Doubara . Lorsqu'il sert un client, le vendeur, d'un geste très habile, fait le tour avec sa louche de l'ensemble des récipients pour assaisonner le plat à servir à ses clients, si nombreux en fin d'après-midi qu'ils doivent attendre leur tour dans de longues files d'attente. Rencontré devant l'étal d'un de ces vendeurs de Doubara, en plein coeur de la nouvelle ville Ali Mendjeli, des consommateurs affirment ne "plus pouvoir se passer, durant le mois de jeûne, de ce plat" depuis qu'il l'a découvert à Biskra où il effectuait son service national. Un de ces "cuistots" improvisés, travaillant avec ses deux enfants, affirme pour sa part que préparer la Doubara durant le ramadhan est pour lui, "un hobby plus qu'une activité". "Je prends beaucoup de plaisir à faire mijoter ce mets particulièrement prisé durant le jeûne", assure-t-il, affirmant "tremper pendant plus de 12 heures les pois chiches et les fèves sèches avant de les faire cuire dans beaucoup d'eau salée et bien épicée.