Dans un appel lancé au G8, qui se réunira du 6 au 8 juin à Heiligendamm (Allemagne), les représentants d'une soixantaine de pays, dont l'Algérie, ayant participé vendredi à Paris à la conférence internationale sur le thème "L'énergie dans un monde en mutation", ont demandé aux pays les plus riches de la planète de tenir leur engagement en faveur d'une meilleure utilisation des ressources énergétiques. Considérant que le monde entre aujourd'hui dans "une nouvelle étape de son développement, une étape caractérisée par une plus grande interdépendance", les participants ont appelé le G8 à "un dialogue multilatéral, multidisciplinaire pour discuter des chemins et des modèles" de partenariat pour "un vivre conséquent". Soulignant l'importance de l'énergie en tant que moyen de développement et de croissance, pour "le futur de l'humanité", ils ont estimé que "les politiques myopes", entraînant notamment de grands fléaux, dont le changement climatique, pourraient avoir des conséquences catastrophiques pour toute l'espèce humaine. Les participants à la conférence ont souligné, à et égard, que la dimension humanitaire dans les questions énergétiques doit être reconnue comme un facteur locomoteur dans la recherche des solutions aux défis énergétiques de la planète, dont les questions d'efficacité énergétique ou celle de la réduction de la pauvreté énergétique des pays pauvres dont une partie de la population, particulièrement en zones rurales, n'a pas encore accès par exemple à l'électricité. La volatilité des prix de l'énergie conventionnelle, ont-ils souligné, rend vulnérable la plupart des pays en voie de développement. Ils ont souhaité que ces pays puissent accéder aux nouvelles technologies pour le développement des énergies renouvelables. Le développement de ces technologies innovatrices assurera des avantages à long terme quant à la protection de l'environnement, l'économie et la sécurité énergétiques, a souligné l'appel de ces participants. Ces derniers ont, par ailleurs, placé leur confiance en l'Unesco pour poursuivre son soutien aux politiques de "développement durable" et pour promouvoir la science, la connaissance et la culture au service du dialogue énergétique. Ils ont aussi appelé à la mise en place "d'un système de consommation énergétique fiable et écologiquement responsable" et à "des changements structurels" pour rendre plus effective l'option des énergies renouvelables, qu'ils ont jugées réaliste et complémentaire aux énergies conventionnelles. Par ailleurs, dans un message adressé aux participants de la conférence, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a appelé la communauté internationale à "passer des engagements à l'action". Il a souligné qu'en matière de développement durable il faut que "les engagements pris soient traduits par des actions concrètes". Pour lui, la priorité est de "s'accorder sur les actions à mettre en œuvre pour faire face à la dégradation inquiétante de l'environnement". A cet égard, le ministre a estimé que "l'apport des pays développés dans ce cadre est vivement souhaitable, en apportant les fruits de leur expérience et leur savoir-faire dans ce domaine". Il a aussi évoqué le fait que "la mise en œuvre de politiques judicieuses de développement durable requiert la mise en place d'infrastructures énergétiques qui permettraient un accès plus large de la population à l'énergie".