Dans un message aux participants de la Foire internationale de l'énergie, le ministre a rappelé que l'Algérie mise sur le nucléaire civil à terme pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a appelé la communauté internationale à “passer des engagements à l'action”, dans un message adressé, hier, aux participants de la conférence internationale sur l'énergie. Une soixantaine de pays, dont l'Algérie, ont participé jeudi et vendredi à Paris à une conférence internationale ouverte pour deux jours sur le thème “L'énergie dans un monde en mutation” qui a consacré un intérêt particulier au développement durable et à la protection de l'environnement. Dans un message adressé aux participants, dont plus d'une dizaine de ministres et une quinzaine d'organisations internationales, M. Chakib Khelil a souligné qu'en matière de développement durable, il faut que “les engagements pris soient traduits par des actions concrètes”. Pour lui, la priorité est de “s'accorder sur les actions à mettre en œuvre pour faire face à la dégradation inquiétante de l'environnement”. À cet égard, le ministre de l'Energie a souligné que “les actions les moins coûteuses, et donc les plus faciles à entreprendre, consistent en la mise en place de cadres législatifs et réglementaires favorisant le développement durable ainsi que les institutions à même d'en assurer l'application”. Notant les “difficultés de mise en place” de ce dispositif réglementaire et institutionnel, “particulièrement dans les pays en développement”, M. Chakib Khelil a estimé que “l'apport des pays développés dans ce cadre est vivement souhaitable, en apportant les fruits de leur expérience et leur savoir-faire dans ce domaine”. Il a aussi évoqué le fait que “la mise en œuvre de politiques judicieuses de développement durable requiert la mise en place d'infrastructures énergétiques qui permettraient un accès plus large de la population à l'énergie”. Pour cela, “le soutien financier des pays développés est souhaitable à travers notamment des financements adaptés”, a ajouté le ministre dans ce message lu par son représentant, M. Hasni Tewfik, P-DG de NEAL (énergies nouvelles). Dans le cadre de cette lutte d'échelle planétaire, M. Chakib Khelil a présenté les actions de l'Algérie qui “a déployé des efforts considérables à travers le développement de l'utilisation de gaz naturel et du GPL, énergies propres dont le taux de pénétration avoisine les 70%”. Il a aussi évoqué “la politique volontariste de réduction du torchage du gaz qui a permis de réduire celui-ci de 80%”. “Un des rares projets de séquestration de CO2 se trouve dans le Sahara occidental”, a-t-il souligné, avant d'évoquer les programmes nationaux d'électrification au solaire et hybride (solaire-gaz). Il a précisé que l'un des objectifs de la politique énergétique du pays “est d'atteindre dans les 10 ans à venir un taux de contribution des énergies renouvelables à hauteur de 5% dans le bilan de production électrique”. En plus de l'instauration “d'un cadre institutionnel favorable à l'efficacité énergétique”, dont une agence de maîtrise de l'énergie, M. Chakib Khelil a indiqué que “l'énergie nucléaire constitue (aussi) une alternative qu'il faudra favoriser, pour ses qualités non émettrices de gaz à effet de serre”. “L'Algérie s'est engagée à intégrer cette énergie dans son mix énergétique”, a-t-il ajouté, évoquant la préparation d'une loi pour encadrer cette filière avec le concours de l'AIEA. Cette conférence internationale, organisée à Paris par la Russie et l'Unesco, a été consacrée aux défis énergétiques auxquels fait face la communauté internationale et a porté notamment sur la contribution de la science au développement des énergies durables et sur l'accès à l'énergie. R. N.