Les Etats membres de l'Union européenne se sont mis d'accord pour imposer un embargo sur les exportations de pétrole brut syrien, indique un diplomate européen, hier. Cet embargo devrait avoir un impact auprès du régime : l'UE achète, en effet, 95% du pétrole exporté par la Syrie, ce qui représente entre un quart et un tiers des recettes du pays. L'Union européenne a décrété, hier, un embargo sur les importations de pétrole syrien en raison de la poursuite de la répression violente de la contestation dans le pays par le régime, a annoncé l'UE dans un communiqué. Cette décision a été annoncée, alors que les ministres européens des Affaires étrangères participent à une réunion informelle à Sopot, en Pologne, hier, et aujourd'hui. Compte tenu de la gravité de la situation en Syrie, le Conseil (qui représente les 27 Etats de l'UE) a décidé, aujourd'hui, de renforcer les sanctions à l'encontre de ce pays et d'imposer un embargo sur les importations de pétrole syrien vers l'UE, a indiqué le bloc dans un communiqué. L'interdiction concerne l'achat, l'importation et le transport de pétrole et autres produits pétroliers venant de Syrie, précise le communiqué. L'UE a également décidé d'étendre ses sanctions de gel d'avoirs et d'interdiction de visa à quatre personnes et à trois entreprises, a ajouté le communiqué, qui précise que l'embargo sur les armes, en vigueur depuis le 9 mai, demeurait en vigueur. Selon des sources diplomatiques, les quatre nouvelles personnes sanctionnées par l'UE sont des hommes d'affaires accusés de financer le régime de Bachar al-Assad. Parmi les trois entreprises figure une banque, selon ces sources. L'embargo est effectif immédiatement mais n'entrera en vigueur que le 15 novembre pour les contrats en cours, ont souligné des sources diplomatiques. Le décret doit être publié, aujourd'hui, au Journal officiel de l'UE. Cette dernière a déjà décrété des sanctions à l'encontre de 50 personnalités, dont trois responsables iraniens, et huit entreprises ou organisations syriennes ou iraniennes. L'embargo des importations de pétrole syrien devrait avoir un impact certain auprès du régime syrien: l'UE achète 95% du pétrole exporté par la Syrie, ce qui représente entre un quart et un tiers des recettes de ce pays. Ces sanctions vont frapper la Syrie au coeur, a commenté le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Uri Rosenthal, en marge d'une réunion avec ses homologues européens à Sopot (Pologne). Toutefois, l'Italie a obtenu un aménagement au cours de négociations cette semaine. Les contrats de livraison en cours signés par les compagnies pétrolières européennes avec la Syrie et ses deux compagnies contrôlées par l'Etat (Syria Petroleum et Sytrol) pourront continuer à être honorés jusqu'au 15 novembre. Dans un premier temps, l'Italie avait souhaité que les contrats puissent être honorés jusqu'à la fin du mois de novembre. En revanche, il a été décidé de reporter à plus tard l'option complémentaire, un temps envisagée, d'une interdiction de tout investissement européen dans le secteur pétrolier syrien. Cette possibilité fait partie d'un nouveau train d'éventuelles sanctions supplémentaires à l'étude, à propos duquel des discussions ont commencé en parallèle, avant-hier, entre diplomates des vingt-sept à Bruxelles. Les Etats-Unis ont aussi décrété, de leur côté, un embargo d'importation sur le pétrole syrien, mais cette sanction est surtout symbolique, puisque les Américains n'importent pas de pétrole syrien.