Le nouveau Premier ministre japonais, officiellement élu, mardi, Yoshihiko Noda a présenté, hier, son gouvernement, nommant des quadragénaires à des postes clés comme le ministère des Affaires étrangères ou des Finances. Yoshihiko Noda a dit, hier, que le gouvernement n'avait pas de temps à perdre vis-à-vis de la réforme budgétaire, tout en ne perdant pas de vue la croissance économique. "Nous ne devons pas perdre de temps pour ce qui concerne la réforme de nos finances publiques mais nous réagirons de manière réaliste. Il nous faut établir un bon équilibre entre croissance et réforme budgétaire", a-t-il dit lors d'une conférence de presse, après avoir été installé dans ses fonctions. Noda, un ex-ministre des Finances devenu le sixième Premier ministre japonais en cinq ans, doit s'attaquer à une kyrielle de problèmes économiques au premier rang desquels une économie stagnante affectée par le yen fort, la crise nucléaire de Fukushima, le financement de la reconstruction après le tsunami de mars ou encore les prestations sociales dans une société vieillissante. Noda donne la priorité à la reconstruction Le Premier ministre, a déclaré, hier, que la priorité numéro un de son gouvernement était de reconstruire le pays dévasté par le séisme et le tsunami du 11 mars, tout en mettant un terme à l'accident nucléaire de Fukushima. "Comme pour le gouvernement précédent, la reconstruction après le désastre reste la principale priorité de mon équipe", a expliqué M. Noda quelques heures après avoir présenté son gouvernement. Reconnaissant que de nombreux Japonais jugeaient les travaux trop lents, M. Noda a souligné que le devoir de son gouvernement était "d'accélérer les efforts de reconstruction". Le chef du gouvernement a succédé mardi à Naoto Kan, issu comme lui du Parti Démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche), dont la gestion de la catastrophe du 11 mars a suscité de virulentes critiques dans l'archipel. Le nord-est du Japon a été dévasté par un séisme de magnitude 9 et un tsunami géant qui ont fait plus de 20.000 morts et disparus et entraîné un accident nucléaire majeur à la centrale Fukushima Daiichi. "Sans solution à la crise de Fukushima, la renaissance du Japon est impossible", a expliqué le chef du gouvernement de centre-gauche. L'opérateur de la centrale, Tepco, soutenu par les autorités, se débat toujours pour refroidir les réacteurs et craint de ne pouvoir tenir le délai de janvier fixé pour parvenir à abaisser leur température sous les 100 degrés Celsius. "J'utiliserai des fonds de réserves pour lancer de vastes travaux de décontamination, dont le gouvernement prendra la tête avec l'aide des autorités locales", a annoncé par ailleurs M. Noda. Il a promis de porter un soin particulier "aux femmes enceintes et aux enfants" résidents non loin de la centrale, pour lesquels des inquiétudes ont été soulevées. Une zone de 20 km autour de Fukushima Daiichi a été décrétée zone interdite, et des villages un peu plus éloignés situés dans des zones contaminées ont été aussi évacués, mais la plupart des habitants de la préfecture de Fukushima, notamment les habitants de la ville du même nom située à une soixantaine de kilomètres, sont restés dans la zone. "Je ferai de mon mieux pour regagner la confiance de la communauté internationale", a-t-il ajouté, en référence aux critiques ayant visé le Japon pour sa gestion et sa communication pendant la crise de Fukushima, le pire accident nucléaire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986.