La Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg) vient d'annoncer que le programme national de développement des énergies renouvelables pour la période 2011-2030 prévoit la réalisation de 67 projets pour les neuf prochaines années pour une puissance installée de 2 357 MW. Les projets de centrales sont répartis sur une vingtaine de wilayas du sud, des Hauts-Plateaux et aussi du Nord et regroupés en quatre filières à savoir, le solaire photovoltaïque et thermique, l'éolien et l'hybridation entre le gasoil, le turbine à gaz et le solaire, indique la Creg dans le dernier numéro de sa lettre d'information. La filière solaire photovoltaïque totalise à elle seule quelque 27 projets avec une capacité installée globale de 638 MW. La plus importante de ces centrales en matière de puissance sera installée dans la wilaya de Djelfa avec une puissance de 48 MW, tandis que la plus petite 5 MW sera construite à Aoulef dans la wilaya d'Adrar, précise le document. Le même nombre d'installations a été attribué pour la production d'électricité par l'hybridation entre le solaire, le diesel et les turbines à gaz destinée aux régions du Sud non-connectées au réseau national de distribution. La puissance globale allouée pour cette filière est beaucoup moins importante avec quelque 109 MW. En revanche, la plus grosse de ces centrales d'une capacité de 20 MW, sera érigée dans la wilaya d'Adrar, alors que la plus petite de 0,02 MW, sera réalisée à Tin Alkoum dans la wilaya d'Illizi. Grâce aux six centrales prévues, le segment du solaire thermique totalise en effet la plus importante puissance installée, soit 1 350 MW. La plus importante d'entre elles, dont la localisation n'a pas encore été définie sera d'une capacité de 400 MW, tandis que la plus petite est de 150 MW et sera construite dans la wilaya de Béchar. Aussi, avec 7 projets, la filière éolienne totalisera, quant à elle, une capacité de 260 MW dont la plus grande sera de 50 MW et la plus petite de 20 MW. Les sites devant abriter ces projets n'ont pas encore été définis, mais devraient être probablement localisés dans la région d'Adrar connue pour son important potentiel en la matière. La concrétisation de ces projets se fera en trois phases d'ici 2020. La première, celle de 2011à 2013, verra le lancement et la réalisation de projets pilotes pour tester les différentes technologies disponibles. La seconde phase qui s'étalera de 2014 à 2015 sera principalement marquée par le début du déploiement du programme, alors que la troisième et dernière phase sera ponctuée par le déploiement à grande échelle du programme. Parallèlement aux projets inscrits dans le PNER, les pouvoirs publics favoriseront toute intervention d'autres opérateurs privés ou publics dans le développement des énergies renouvelables. Et c'est dans cette optique que l'Etat accordera les aides financières et techniques nécessaires dans des conditions devant être définies par la réglementation à mettre en place à cet effet. Adopté par le gouvernement le 3 février 2011, le PNER prévoit de produire 40% de l'électricité à l'horizon 2030 à partir de sources non-fossiles. De prime à bord, cette stratégie devrait permettre à l'Algérie de se positionner comme acteur incontournable en la matière dans la région et fournisseur majeur d'électricité verte en direction du marché européen en se fixant un objectif d'exportation de 10 000 MW en partenariat à la même échéance qui feront partie des 22 000 MW devant être produits d'ici 20 ans, souligne la même source. Au-delà de la satisfaction des besoins en énergie, ce programme permettra de développer une industrie nationale des énergies renouvelables qui s'appuiera sur les compétences algériennes existantes et en mettant en valeur l'effort de recherche et de développement dans les différents domaines liés à cette industrie, affirmait récemment le président de la République. Soulignons enfin que les investissements consentis par les pays arabes pour le développement des différentes filières renouvelables devraient se situer autour de 430 milliards de dollars pour les quatre prochains pays. En effet, cinq pays arabes se sont taillés la plus grosse part de ces investissements dont l'Algérie, indique l'Opaep dans un rapport récent.