Les Bourses européennes ont ouvert, hier, sur un fort rebond, encouragées par la reprise enregistrée à la Bourse de Tokyo, même si les inquiétudes concernant la crise de la dette en zone euro et la croissance américaine restaient présentes. Londres a ainsi ouvert sur une hausse de 2,20%, Paris de 2,45%, Francfort de 2,60%, Milan de 3,25% et Madrid de 2,23% et à Zurich, le SMI a pris 1,8%. Les valeurs bancaires, fortement pénalisées par les baisses des derniers jours, reprenaient également des couleurs. A Londres, l'indice Footsie-100 des principales valeurs gagnait 90,66 points lors des premiers échanges, soit 1,76% par rapport à la clôture de la veille, à 5247,5 points. Le Footsie progresse "dans les premiers échanges à la suite des gains en Asie cette nuit, avec les banques et les minières en tête", a commenté Matthew Nelson, trader chez Spreadex. Parmi les hausses, les banques rebondissaient nettement après leurs baisses des derniers jours. Lloyds Banking Group prenait ainsi 3,90% à 31,95 pence, Royal Bank of Scotland (RBS) 3,07% à 21,82 pence et Barclays 3,15% à 155,5 pence. En tête des baisses, Randgold, qui possède des mines d'or, perdait 1,51% à 6835 pence, sur des prises de bénéfices après s'être envolé ces derniers jours. "La bonne orientation du marché japonais devrait s'étendre à l'Europe", a jugé le courtier IG Market qui s'attend, dans sa note quotidienne, à une reprise sur les marchés européens, grâce notamment au redressement de la Bourse de Tokyo. Il a justifié cette tendance par le chiffre meilleur que prévu de l'indice ISM sur les services aux Etats-Unis dévoilé la veille. Avant-hier, les marchés européens avaient vainement tenté de rebondir après leur dégringolade de la veille, replongeant dans le rouge après une ouverture positive, sur fond d'inquiétudes persistantes qui ont notamment poussé l'or à un nouveau record, Wall Street avait également terminé en baisse, avant-hier soir. La Bourse de New York a fini en baisse pour la troisième séance d'affilée, mais a résisté à la panique qui avait saisi les marchés la veille en Europe, où la crise de la dette ne cesse d'empirer, le Dow Jones a perdu 0,90% et le Nasdaq 0,26%. Selon les chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a cédé 100,96 points à 11'139,30 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 6,50 points à 2473,83 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,74% (8,73 points) à 1165,24 points. En forte baisse toute la matinée, les indices de Wall Street ont réduit leurs pertes en deuxième partie de séance. Tokyo rebondit de 2,01% La Bourse de Tokyo a rebondi, hier, et terminé en hausse de 2,01%, à la faveur d'un léger affaiblissement du yen face au dollar et d'achats opportunistes, l'indice Nikkei ayant terminé la veille à son plus bas niveau depuis plus de deux ans. L'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné , hier, 172,84 points et clôturé à 8763,41 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a grimpé pour sa part de 1,68%, prenant 12,43 points à 753,63 points. L'activité a été assez faible, avec 1,76 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Les titres des groupes exportateurs, vendus à tour de bras lors des trois séances précédentes, sur fond d'angoisse pour les dettes publiques et la croissance mondiale, ont été rachetés à bas prix. "C'est un rebond temporaire car la situation reste instable en Europe. Les problèmes d'endettement européen et l'incertitude économique aux Etats-Unis vont continuer de peser sur le marché", a prévenu Yutaka Miura, courtier à Mizuho Securities, cité par Dow Jones Newswires. Nombre d'opérateurs sont d'ailleurs restés sur la réserve, attendant le plan de relance de l'emploi que doit présenter jeudi le président américain Barack Obama au Congrès, ainsi que des interventions publiques du président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, et du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet.En attendant, les actions des groupes nippons actifs à l'étranger ont bénéficié d'un certain effritement du yen vis-à-vis du dollar, qui a coté au-dessus des 77 yens contre moins de 77 lors des journées précédentes, et face à l'euro, qui valait plus de 108 yens , hier, contre moins de 108 mardi. La valeur du yen, qui a récemment atteint son plus haut niveau face au dollar depuis 1945, est scrutée par les investisseurs, car sa flambée lamine la compétitivité des groupes japonais à l'étranger. La devise japonaise a baissé après la décision de la banque centrale suisse, annoncée mardi, de fixer un taux plancher de 1,20 franc suisse pour un euro, afin de lutter contre la cherté de la monnaie helvétique. Le dollar et l'euro sont remontés dans la foulée, vis-à-vis du franc suisse mais aussi du yen. Le secteur de l'électronique en a tiré parti: Sony est monté de 3,15% à 1.570 yens, Panasonic de 1,71% à 772 yens, Canon de 1,45% à 3.500 yens et Sharp de 1,69% à 600 yens. Dans l'automobile, Toyota est reparti de 2,88% à 2.680 yens, Nissan de 2,60% à 672 yens et Honda de 1,58% à 2.376 yens. Le conglomérat industriel Toshiba a bouclé la journée en hausse de 1,35% à 301 yens. Il avait plongé mardi, les investisseurs déplorant son rachat des 20% détenus dans la société d'équipements nucléaires américaine Westinghouse par son partenaire Shaw Group.Avec cette acquisition, Toshiba va monter à 87% du capital de Westinghouse, une opération que le marché a du mal à comprendre en cette période difficile pour le secteur nucléaire, après l'accident de Fukushima.Poursuivie aux Etats-Unis avec 16 autres institutions financières pour des fraudes liées au "subprime" (crédit hypothécaire à risque), le groupe financier Nomura, qui avait lourdement chuté mardi, a bondi de 4,12% à 303 yens.Attaquées aussi ces derniers jours, les valeurs bancaires nippones ont aussi repris du poil de la bête: Mitsubishi UFJ Financial Group 1,23% à 329 yens, Mizuho Financial Group 0,90% à 111 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group 1,28% à 2.125 yens. La veille, le Nikkei a terminé en baisse de 2,21%, au plus bas depuis le 28 avril 2009, et la plupart des Bourses européennes ont perdu entre 1 et 2%, le Dow Jones reculant de 0,90% à Wall Street. Les Bourses européennes avaient plongé de quelque 5% lundi, l'inquiétude pour la dette grecque et des pays du Vieux continent en général revenant au premier plan.