Les Bourses mondiales se repliaient, hier, après les mauvais chiffres de la croissance en Allemagne, et alors que le président français, Nicolas Sarkozy, et la chancelière allemande, Angela Merkel, entamaient à Paris leur mini-sommet pour restaurer la confiance dans la zone euro. «C'est peut-être une journée charnière pour les marchés», pronostique Yves Marçais, analyste chez Global Equities. Wall Street a ouvert, hier, en nette baisse, comme s'y attendaient les économistes, après l'annonce d'une quasi-stagnation de la croissance en Allemagne au deuxième trimestre, qui nourrit les craintes de rechute de l'économie mondiale. La confirmation de la note AAA des Etats-Unis par Fitch, n'a pas apporté une compensation suffisante dans les premiers échanges. Le Dow Jones perdait 1% à 11 366,69 points. Le S&P 500 cédait 1,2% à 1 190,68 points et le Nasdaq Composite abandonnait 1,2% à 2 524,4 points.L'annonce de Fitch intervient au moment où la Réserve fédérale annonce que la production industrielle américaine a augmenté davantage que prévu en juillet grâce au secteur automobile et à la vague de chaleur qui a dopé l'usage des climatiseurs et donc la consommation d'électricité. La production industrielle a progressé de 0,9% par rapport au mois précédent, soit son plus fort rythme de croissance depuis sept mois. Les économistes attendaient en moyenne une hausse de la production de 0,5%, après un gain de 0,4% (révisé de +0,2%) en juin. Sur un an, la production industrielle a progressé de 3,7%. Le taux d'utilisation des capacités est estimé à 77,5% en juillet, son plus haut niveau depuis août 2008, contre 76,9% en juin. Les économistes interrogés anticipaient un taux de 76,9%. A mi-séance, les Bourses européennes accusaient le coup, après les mauvais chiffres de la croissance en Allemagne et misaient sur le mini-sommet Sarkozy-Merkel pour enrayer la crise de confiance qui ébranle la zone euro. Locomotive de la zone euro, l'Allemagne a vu sa croissance ralentir brutalement au deuxième trimestre pour atteindre 0,1% seulement. Les Produits intérieurs bruts (PIB) espagnol et néerlandais ont connu un sort similaire sur la même période, ne progressant respectivement que de 0,2% et 0,1%, sur fond de crise de la dette. En conséquence, les Bourses européennes replongeaient, hier matin, avant de limiter leurs pertes dans l'après-midi. A 14H40 GMT, Francfort cédait 0,66%, Paris 0,56%, Madrid 1,07% et Londres 0,41%.Vers 13 heures , l'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, accentuait ses pertes, reculant de 2,48% à 15 495 points, après avoir ouvert sur une légère baisse de 0,28%. Le CAC 40 cédait 1,72% à 3 183,36 points. Le marché parisien consolidait, dans le calme, sous le coup de prises de bénéfices assez logiques compte tenu du rebond de près de 8% enregistré en l'espace de trois jours et de chiffres traduisant un ralentissement de la croissance économique dans la zone euro. A Francfort le DAX perdait 2,17 % un peu après 13 heures. Madrid était sur la même ligne, l'Ibex 35 reculant de 2,13 % à 13 h 30 tandis qu'à Londres, l'indice FTSE 100 cédait 1,12 %. Quant aux marchés asiatiques, ils se sont montrés, hier, très prudents. Malgré les signaux encourageants envoyés par les marchés européens et américains avant-hier, les investisseurs de la région restent sur leurs gardes «Les investisseurs vont attendre les détails de la rencontre sur l'euro-zone et les chiffres du PIB de cette même région pour le deuxième trimestre», a déclaré Ker Chung Yang, analyste pétrole chez Phillip Futures à Singapour. Dans ce contexte et après une ouverture en hausse de 0,58% le Nikkei de la Bourse de Tokyo n'affichait plus qu'une hausse de 0,30% à la mi-séance. À une heure de la clôture, il perdait encore 0,01% à 9 085 points. Il clôturait finalement sur une petite hausse de 0,23% à 9 107,43 points.Même hésitation à Hong Kong et Shanghai. La première place boursière clôturait sur une baisse de 0,24% à 20 212,08 points et la seconde finissait en recul de 0,71% à 2 608,17 points. Le S&P australien perdait 0,59% et le Sensex indien gagnait 0,59%. Le Kospi coréen, qui avait manqué le net rebond de la veille pour cause de jour férié, prenait 4,40% au même moment. B. A.