Le cours de l'or a trébuché cette semaine, se repliant fortement après s'être hissé, mardi, à un nouveau sommet historique, à plus de 1920 dollars l'once, mais le métal jaune semblait vendredi, retrouver un peu de son éclat, soutenu par des inquiétudes économiques persistantes. Or Le métal jaune a de nouveau traversé une semaine riche en émotions, durant laquelle son cours a suivi un tumultueux parcours en montagnes russes. Porté par une nouvelle dégringolade des places boursières et un regain de préoccupation sur la solidité du système bancaire en zone euro, le prix de l'once d'or est monté mardi jusqu'à 1.921,15 dollars, un nouveau record. Mais il n'a pas été capable de se maintenir longtemps à de telles cimes: il a chuté de quelque 120 dollars (-6%) en l'espace de deux séances, mardi et mercredi, les investisseurs engrangeant quelques bénéfices face à un sursaut des Bourses. "L'approbation du plan d'aide à la Grèce par la cour constitutionnelle allemande a encouragé un regain de confiance des opérateurs, mais leur désengagement du marché de l'or est resté somme toute limité, trop de questions restant en suspens sur l'avenir de la zone euro", a indiqué Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. De fait, dès jeudi, les inquiétudes économiques dominaient à nouveau et faisaient rechuter les Bourses, permettant à l'or de reprendre promptement des couleurs et le rapprochant à nouveau des 1.900 dollars l'once. Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a ainsi pointé "l'énorme degré d'incertitude" pesant sur une croissance européenne chancelante, tandis que de l'autre côté de l'Atlantique, le plan emploi du président Barack Obama peinait à rassurer les investisseurs. Par ailleurs, "maintenant que le yen et le franc suisse sont soumis aux interventions constantes des banques centrales, il y a peu d'alternatives à l'or en tant qu'ultime valeur refuge", a insisté M. Kryuchenkov. La banque nationale suisse (BNS) a fixé mardi un cours plafond de 1,20 franc suisse pour un euro, afin d'enrayer son renchérissement -- ce qui devrait inciter les investisseurs à délaisser le franc pour se reporter sur le métal jaune, estimaient plusieurs analystes. Outre les particuliers, les banques centrales font montre d'un intérêt accru: cette semaine, la banque centrale du Kazakhstan a ainsi annoncé son intention d'acheter entre 2012 et 2015 l'entière production d'or du pays, qui a atteint l'année dernière environ 30 tonnes. Enfin, le marché de l'or bénéficie "d'une importante demande physique en Asie, alors que nous entrons dans une saison de fêtes traditionnelles en Inde", premier pays consommateur d'or dans le monde, ajoutait Shiyang Wang, analyste de Barclays Capital. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé, avant-hier, à 1.851 dollars au fixing du soir contre 1 875,25 une semaine auparavant. Argent L'argent, souvent considéré comme une alternative moins onéreuse à l'or, a épousé, avec une ampleur moindre, les vicissitudes du métal jaune. L'once de métal gris a terminé, avant-hier, à 41,40 dollars l'once contre 42,50 dollars sept jours auparavant. Platine/ Palladium Les cours des métaux platinoïdes se sont sensiblement repliés cette semaine, pâtissant des inquiétudes sur la conjoncture économique mondiale, mais les tensions sur l'offre minière limitaient le recul du marché. "Alors que le secteur minier en Afrique du Sud (premier pays producteur de platine) vient d'engager un cycle de négociations salariales avec les syndicats il ne faut pas exclure la possibilité de grèves et de blocages industriels" perturbant la production, a averti un analyste de Barclays Capital. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé, avant-hier, à 1 842 dollars contre 1 873 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 748 dollars contre 785 dollars sept jours plus tôt, chutant de près de 5%.