Huit constructeurs de centrales nucléaires à travers le monde ont annoncé, avant-hier, leur adhésion à un code de bonne conduite afin d'harmoniser les critères de sécurité de cette industrie et d'en limiter l'impact sur l'environnement. Cette charte, sans aucun pouvoir contraignant, est le fruit de trois ans de travail mené par la Fondation Carnegie pour la paix internationale, un cercle de réflexion américain. Elle promeut six principes pour harmoniser les normes de constructions des centrales et fixer la responsabilité des constructeurs en cas d'accident. Elle a été signée par huit fabricants: le français Areva, le coréen Kepco, les japonais Mitsubishi Heavy Industries et Toshiba, le canadien AECL, l'américain Westinghouse, le russe Atomstroyexport et le conglomérat américano-japonais Hitachi-GE Nuclear Energy. L'entreprise nationale du nucléaire chinois (CNNC), associée au début des pourparlers, n'a finalement pas signé la charte. En plus de l'obligation d'équiper les centrales de système d'arrêt d'urgence des réacteurs en cas d'incident, la charte exige des huit signataires de ne travailler qu'avec des clients membres de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Une condition préalable qui disqualifierait l'Iran et la Corée du Nord, deux pays non-signataires de l'AIEA. Certaines de ces huit entreprises ont déjà mis en oeuvre ces principes avec des clients potentiels, a précisé Ariel Levite, chargé des questions de politique nucléaire au sein de la fondation Carnegie. Pour lui, ces trois années de négociations ont permis d'augmenter la sensibilité de ces entreprises sur les questions de responsabilité et d'obligation vis-à-vis de leurs actionnaires, de leurs clients et des organismes régulateurs. Ce qui est important, c'est que des producteurs-exportateurs de cultures différentes puissent s'entendre sur un consensus de bonnes pratiques, qui s'additionnent aux réglementations internationales et aux lois nationales a commenté Olivier Loubière, déontologue chez Areva. Selon l'AIEA, une soixantaine de pays ont manifesté un intérêt pour se doter de centrales nucléaires. Quinze d'entre eux devraient en acquérir dans les dix prochaines années.