Les Bourses européennes ont repris leurs souffle en fin de semaine, avec le sentiment d'avoir évité le pire, mais les experts se préparent à de nouvelles semaines d'extrême volatilité sur fond d'inquiétudes toujours très vives sur la zone euro. L'indice CAC 40, qui a perdu 0,48%, montre que Paris est toujours pessimiste par la crise de l'Europe, par contre, à Londres, l'indice Footsie-100 des principales valeurs a gagné 30,87 points, alors que l'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a terminé en hausse de 1,18% à 5573,51 points, avant-hier. Paris termine en baisse La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,48%, pessimiste avant les conclusions d'une réunion entre les ministres des Finances européens sur la Grèce, alors que l'Europe continue à se distinguer par ses atermoiements dans ce dossier. Après avoir ouvert en légère hausse, le CAC 40 est repassé dans le rouge dans la matinée pour céder à la clôture 14,54 points à 3031,08 points dans un volume d'échanges étoffé de 5,60 milliards d'euros. Pour les économistes du courtier Aurel BGC, les attentes des marchés à l'égard de la réunion en Pologne "sont sûrement un peu trop fortes". Alors que les statistiques macroéconomiques sont délaissées par des investisseurs focalisés sur la crise de la dette, l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan pour septembre s'est établi à 57,8 points soit "un de ses niveaux les plus faibles depuis 2009", a souligné Frédéric Rozier, gérant d'actions chez Meeschaert Gestion Privée. Le secteur bancaire a connu une nouvelle séance très agitée au terme de laquelle l'action de la banque Société Générale a gagné 3,44% à 18,96 euros mais ses rivales Crédit Agricole (-10,97% à 4,92 euros) et BNP Paribas (-7,56% à 28,19 euros) ont chuté sur fond de rumeurs évoquant une dégradation de la note de crédit de l'Italie par l'agence de notation financière Moody's Investors Service. L'agence, qui a débuté sa période d'examen de trois mois de la note italienne le 17 juin, devrait rendre sa décision, avant-hier. Peugeot a gagné 1,93% à 18,45 euros et Renault 1,39% à 27,44 euros, alors que les ventes de voitures neuves dans l'UE sont reparties à la hausse en août après deux mois consécutifs de baisse. Enfin, Hermès a cédé 4,75% à 255,55 euros, reprenant sa cotation après une suspension la veille, après que la famille fondatrice a obtenu le feu vert de la justice pour réorganiser le capital du sellier. Londres prend une léger rebond La Bourse de Londres a terminé en légère hausse, attendant avec prudence les résultats d'une réunion des ministres européens des Finances en Pologne. L'indice Footsie-100 des principales valeurs a gagné 30,87 points, soit 0,58% par rapport à la clôture de jeudi, à 5368,41 points. Les banques ont continué de profiter de la mobilisation des autorités monétaires pour tenter de ramener le calme sur les marchés en aidant à les approvisionner en dollars. Barclays a ainsi gagné 3,42% à 163,40 pence et Royal Bank of Scotland 2,32% à 24,27 pence. Le groupe Inmarsat, leader mondial des télécommunications mobiles par satellite, a mené le train des hausses, grimpant de 6,93% à 532,50 pence. Les minières, très présentes à Londres, ont évolué pour leur part de manière contrastée: Glencore a gagné 3,99% à 454,70 pence et Randgold 3,34% à 6955 pence, mais Fresnillo a cédé 1,31% à 1882 pence et Kazakhmys également 1,31% à 1052 pence. Francfort a échappé au pire mais retient toujours sa respiration La Bourse de Francfort a échappé au pire, en marquant une légère hausse en fin de séance, où l'indice Dax des trente valeurs vedettes est passé mardi brièvement sous le seuil important des 5000 points, pour la première fois depuis juillet 2009. Mais il ne s'est pas attardé à ces niveaux, considérés par beaucoup comme la porte ouverte à un plongeon de plus grande ampleur, et est remonté depuis mercredi. Il a terminé la semaine à 5573,51 points, en hausse de plus de 7% par rapport à vendredi dernier. Et tant que cela ne sera pas le cas, "les marchés d'actions vont rester volatils", prédit un économiste de Commerzbank Markus Wallner. Pour les analystes de HSBC, d'un point de vue technique, seul un retour à 5870 points pourrait assurer une certaine stabilité au Dax, qui d'ici là ne peut pas se considérer comme tiré d'affaire. Après la chute abrupte des cours au mois d'août, la valorisation actuelle du Dax intègre un plongeon de 32% des bénéfices des entreprises qui le composent dans les 12 mois à venir, a calculé M. Wallner de Commerzbank. Or les prévisions macro-économiques se sont certes assombries ces dernières semaines, mais rien ne laisse supposer que l'économie se prépare à une crise comparable à celle de 2009, relève-t-il. Et l'effet du ralentissement conjoncturel sur les entreprises devrait de toute façon être atténué par le fait que celles-ci "sont beaucoup mieux préparées qu'il y a deux ans". Les investisseurs ne semblent toutefois pas prêts à tirer les conséquences de cette sous valorisation des actions. La semaine prochaine, outre les développements politiques en zone euro, la réunion d'automne du FMI et de la Banque mondiale captera leur attention. Du côté des indicateurs sont prévus le baromètre ZEW du moral des professionnels de la finance en Allemagne, attendu en baisse mardi et, le même jour, les chantiers immobiliers aux Etats-Unis, précieux indicateur de la santé du secteur du BTP dans la première économie mondiale.