Confronté à une chute brutale de son action ces derniers jours, consécutive à l'annonce d'une baisse de son nombre d'abonnés, le service de vidéo par Internet revoit sa stratégie. Netflix tente d'éteindre l'incendie. Face à la chute vertigineuse du cours de son action (-25 % en deux jours, jeudi et vendredi) provoquée par la baisse annoncée de son nombre d'abonnés aux Etats-Unis au troisième trimestre, le P-DG du service de vidéo par Internet Reed Hastings est monté au créneau. Il a annoncé dimanche soir sur le blog de la société la séparation des activités streaming et DVD. Une nouvelle société, Qwikster, va voir le jour et commercialisera le catalogue de Netflix en DVD. Autre nouveauté : elle proposera une offre de location de jeux vidéo. Le tarif n'a pas été dévoilé mais l'option devrait être accessible pour quelques dollars en plus de l'offre de base, qui donne accès à tout le catalogue DVD pour 7,99 dollars par mois. Proposer des jeux vidéo à la location pourrait permettre de dynamiser une offre DVD en perte de vitesse. De son côté, le service Netflix continuera de proposer l'accès à son catalogue en streaming (sans téléchargement) pour 7,99 dollars par mois. Programmes exclusifs La scission des activités du service de vidéo relance les spéculations sur son possible désengagement du marché du DVD, son activité historique. La modification des conditions tarifaires au cours de l'été, avec la séparation des offres DVD et streaming à 7,99 dollars chacune alors qu'elles étaient jusque-là réunies pour 8,99 dollars par mois, qui expliquerait la forte baisse du nombre d'abonnés (passés de 24 millions à la fin du troisième trimestre contre 25 millions initialement prévus et 24,6 millions à la fin du deuxième trimestre), aurait selon certains été le premier pas de cette stratégie. Et les analystes misent désormais sur un spin-off, la cession de l'activité DVD ou encore la fusion avec un autre service de location de DVD par courrier, comme Redbox. Pour Netflix, ce serait la suite logique du virage amorcé par Reed Hastings il y a quatre ans. En lançant alors son service de streaming, puis en séduisant 25 millions d'utilisateurs -aux Etats-Unis, puis au Canada et depuis quelques semaines en Amérique latine, en attendant l'Europe -il a fortement augmenté la rentabilité de Netflix. Grâce à l'économie qu'il réaliserait sur les frais de port en cas d'arrêt de son activité DVD, il pourrait investir massivement dans les contenus. Une ligne de dépenses en forte hausse depuis quelques mois, qui permet de toucher de nouveaux publics grâce à des programmes exclusifs (les séries notamment).