La Grèce devrait annoncer, dans la semaine, des attributions de licences ou de marchés sur trois dossiers de privatisations, notamment sur la concession de l'aéroport d'Athènes, a indiqué un haut responsable du pays, hier. "Nous annoncerons des accords sur trois dossiers cette semaine" a indiqué le secrétaire général chargé des privatisations au ministère des Finances, George Christodoulakis, sur la Radio d'Etat Net. Selon lui, les dossiers porteront sur l'extension de la licence d'exploitation de l'aéroport international d'Athènes, une concession sur la société de jeux OPAP, actuellement en monopole public, et des licences pour des loteries vidéo, a-t-il dit. Le gouvernement socialiste s'est engagé au printemps dernier à procéder à des privatisations massives pour combler la dette du pays (plus de 350 milliards d'euros) sous la pression de ses créanciers. Il est censé privatiser pour 50 milliards d'euros d'ici 2015 et 5 milliards d'ici la fin de l'année. Jusqu'à présent, il a seulement procédé à la vente d'une participation de 10% dans l'opérateur de télécoms Ote au groupe allemand Deutsche Telekom pour un peu moins de 400 millions d'euros. Le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, s'était engagé début septembre à accélérer le lancement des cessions, sous pression des bailleurs de fonds du pays, zone euro et Fonds monétaire international. Le ministre de l'Energie, Georges Papaconstantinou a pour sa part affirmé lors d'une conférence de presse que le pays tenait son calendrier pour les cessions dans le secteur énergétique, dont celles prévues d'ici fin 2011 de la part d'Etat de 35,5% du groupe pétrolier Hellenic Petroleum (Helpe) et de 55% des actions d'Etat dans la compagnie du gaz (Depa). Pour Helpe, il a exclu une cession en bourse, au profit de la recherche d'un partenaire stratégique. Pour la compagnie Electricité de Grèce (DEI), dont l'Etat doit céder jusqu'à 17% de ses actions en 2012, M. Papaconstantinou a cité deux scénarios possibles: la vente à un partenaire stratégique et, à titre "substitutif ou complémentaire" la création et mise en vente d'une filiale regroupant des activités de DEI, au côté du maintien d'une maison-mère éventuellement sous contrôle public. D'ici là, il a indiqué avoir réclamé à la direction du groupe un "plan global" pour réduire la masse salariale et redistribuer le personnel "qui manque dans les mines et stations et est en excédent dans l'administratif". Le déficit commercial se réduit grâce aux exportations et à la crise La Grèce a réduit de 29,5% son déficit commercial sur les sept premiers mois de 2011, grâce à une reprise des exportations et à une baisse drastique des importations liée à la chute de la consommation induite par la crise, selon les chiffres officiels publiés, hier. Le déficit de la balance commerciale grecque, excluant les produits pétroliers s'est élevé à 9,98 milliards d'euros de janvier à juillet au lieu de 14,17 milliards au cours de la période équivalente en 2010, soit un recul de 29,5%, a indiqué un communiqué de l'Autorité des statistiques grecs. Sur cette période, la valeur totale des importations hors produits pétroliers s'est réduite de 14,4% à 19 milliards d'euros contre 22,28 au cours des sept mois comparables en 2010. Côté exportations, elles ont progressé de 12%, toujours hors produits pétroliers, à 9,08 milliards d'euros contre 8,107 milliards un an auparavant. Selon le ministre grec du Développement Michalis Chryssohoides, le rebond des exportations grecques en 2011 vient de la vente à l'étranger de matériaux de construction, un secteur traditionnel en Grèce qui avait décliné les années passées en raison des nombreux chantiers de construction à l'intérieur du pays, désormais ralentis par la crise. En incluant les produits pétroliers, la tendance du boom des exportations est encore plus marquée en raison de la hausse des cours du pétrole: les importations en valeur ont reculé 7,7% sur la période à 24,7 milliards d'euros, et les exportations ont fait un bond de 41,6% sur sept mois à 12,48 milliards d'euros.