Le conglomérat industriel japonais, Toshiba, a annoncé, hier, la création d'une coentreprise d'extraction, traitement et transformation de métaux rares au Kazakhstan avec le groupe public local d'énergie Kazatomprom. La société a été établie et a débuté ses activités, a précisé le groupe nippon dans un communiqué. Les deux groupes avaient signé en octobre 2009 une lettre d'intention en vue de rapprocher leurs activités dans ce domaine, en utilisant l'expertise de Kazatomprom dans la partie amont (mines, traitement) et de Toshiba en aval (fabrication de matériaux de haute valeur ajoutée). Elles avaient ensuite conclu en juin 2010 un accord qui prévoyait la création effective de l'entreprise en septembre cette année, une date respectée grâce à l'approbation par les autorités gouvernementales du Kazakhstan. La coentreprise, baptisée KT Rare Metals Company, est détenue à 51% par Kazatomprom et à 49% par Toshiba. La demande de métaux rares augmente dans le monde, ces derniers étant utilisés dans un large éventail de produits avancés fabriqués en grand nombre. Il est devenu plus impératif que jamais d'assurer un approvisionnement stable, avait souligné Toshiba lors des préparatifs de ce projet. Toshiba et Kazatomprom vont dans un premier temps proposer des matériaux à base de métaux rares pour des applications dans le champ des semi-conducteurs ainsi que pour les réacteurs expérimentaux à fusion nucléaire. Ces produits spécifiques seront développés conjointement par les deux groupes et façonnés dans une usine de Kazatomprom, selon les projets initiaux. Toshiba et Kazatomprom prévoient d'étendre ensuite progressivement leur offre de métaux rares (dont des terres rares) pour des usages dans l'aéronautique ou encore pour des moteurs de voitures électriques et hybrides. A l'avenir, KT Rare Metals va étudier l'extraction, la commercialisation et la vente de rhénium (utilisé dans les alliages pour les avions et les turbines à gaz), et de certains matériaux dits terres rares, utilisés dans les moteurs pour les véhicules électriques et hybrides, a expliqué Toshiba. La coentreprise envisage également de prospecter pour identifier d'autres sources de métaux rares au Kazakhstan et étendre ses activités. Par ailleurs, Toshiba dit étudier la mise en place de procédés de récupération efficaces des métaux rares lors d'opérations d'extraction d'uranium au Kazakhstan, avec le soutien de JOGMEC, une organisation de gestion de ressources naturelles (gaz, pétrole, métaux) affiliée au ministère japonais de l'Economie, du Commerce et l'Industrie (Meti). Toshiba et Kazatomprom se connaissent bien et collaborent déjà dans le champ de l'énergie nucléaire, pour l'approvisionnement en uranium, dans le cadre d'un accord bilatéral Japon-Kazakhstan signé par les gouvernements des deux pays en 2007. Kazatomprom est en outre un des actionnaires minoritaires de la filiale américaine de Toshiba, Westinghouse, groupe concepteur de réacteurs nucléaires dont la firme kazakh détient 10%.