Le Bélarusse, en quête de financements pour faire face à une grave crise économique, négocie un emprunt de 400 millions de dollars auprès de l'Iran, a indiqué, hier, la présidente de la Banque centrale de l'ex-république soviétique. Actuellement, le Bélarusse et l'Iran étudient la question d'un crédit de l'Iran de 400 millions de dollars, a déclaré Nadejda Ermakova, s'exprimant devant le Parlement bélarusse. L'accord de principe a déjà été donné par la partie iranienne, a-t-elle ajouté, selon le service de presse du Parlement. Par ailleurs, elle a indiqué que le Bélarus proposait de mettre en gage 51% du capital de la compagnie de raffinage Naftan en échange d'un crédit d'un milliard de dollars auprès de la banque semi-publique russe Sberbank. Interrogé, Sberbank n'était pas en mesure, hier après-midi, de commenter cette information. La banque russe avait indiqué en août être prête à accorder deux milliards de dollars au Bélarus, à condition que Minsk mette en gage 35% des actions du champion des engrais Belaruskali. Mais cette condition a été rejetée par Minsk qui ne veut pas voir un de ses plus beaux actifs passer dans les mains de la Russie. Le Bélarus, qui est dirigé par l'autoritaire président Alexandre Loukachenko, est confronté à un déficit commercial abyssal, à une pénurie de devises et à une inflation galopante. Le pays a un besoin criant de financements de l'étranger mais est sous pression des pays occidentaux depuis que le régime de M. Loukachenko a intensifié la répression contre l'opposition après la présidentielle de décembre 2010. Pour faire face à la situation, Minsk a décroché auprès de ses partenaires ex-soviétiques, dont la Russie, la promesse d'un autre crédit de trois milliards de dollars sur trois ans en échange de plusieurs réformes. Le pays n'en a toutefois pour l'heure reçu qu'une première tranche de 800 millions de dollars, Moscou réclamant une série de réformes et de privatisations avant de débloquer l'argent. Nous attendons une deuxième tranche d'ici fin octobre, d'un montant de 440 millions de dollars, a indiqué, hier, le vice-ministre des Finances du Bélarusse, Vladimir Amarine. Le Bélarusse s'est aussi tourné vers le Fonds monétaire international (FMI) pour un crédit, mais ce dernier a appelé Minsk à engager des réformes structurelles plus décisives. M. Amarine a indiqué qu'une mission du FMI allait étudier la situation du pays à partir de mardi, jusqu'au 17 octobre. La mission commence à travailler demain, les experts vont contrôler la situation, mais il est possible qu'après on étudie un nouveau programme de prêt, a-t-il dit. Son montant pourrait aller jusqu'à 7 milliards de dollars, a-t-il précisé.