Réunis à Luxembourg, les ministres des finances de la zone euro ont décidé, avant-hier soir, de reporter à nouveau les décisions concernant un prêt crucial à la Grèce, à laquelle ils ont demandé des efforts budgétaires supplémentaires. Les responsables européens ont, une fois de plus, été incapables, malgré l'urgence, de prendre des mesures concrètes, se contentant de simples réflexions, a commenté un analyste parisien sous couvert d'anonymat. L'incertitude grandissante sur la Grèce nourrit la recherche de sécurité sur les marchés financiers, ont estimé les analystes d'UniCredit à Francfort. La place parisienne était également affectée par une chute vertigineuse du titre Dexia qui a atteint jusqu'à 37%, dans les premiers échanges, après qu'un conseil d'administration extraordinaire a laissé entrevoir la possibilité d'un démantèlement du groupe bancaire franco-belge, rattrapé par la crise. Seule avancée concrète : le deuxième plan d'aide à la Grèce, de 109 milliards d'euros, promis le 21 juillet, a vu tomber un obstacle à sa mise en place. Les membres de la zone euro sont parvenus après des semaines d'atermoiements à un compromis sur les garanties demandées à Athènes par la Finlande. Ce nouveau plan pourrait en outre être modifié de manière à y faire participer davantage les banques, qui subiraient une décote plus importante que les 21% envisagés jusqu'ici sur leurs créances grecques. Mais ces annonces restaient insuffisantes aux yeux des investisseurs. Le reste des Bourses asiatiques évoluaient en nette baisse, hier matin, et l'euro poursuivait son recul, chutant à son plus bas niveau en dix ans face au yen. Le marché suivra la réunion des ministres des Finances de l'ensemble de l'Union européenne. Aucune annonce majeure n'est attendue lors de cette rencontre destinée essentiellement à préparer le sommet entre les ministres des Finances des pays du G20 prévue du 13 au 16 octobre.