"La Grèce doit savoir que les contribuables allemands, belges, néerlandais et luxembourgeois ne sont pas prêts à corriger les défaillances de la politique budgétaire grecque", a dit Jean-Claude Juncker, avant une réunion des ministres des Finances de l'Union européenne à Bruxelles. "Nous, à l'Eurogroupe, sommes convenus que la Grèce devait entreprendre des efforts supplémentaires". La Grèce doit accomplir des efforts supplémentaires pour réduire son déficit budgétaire et elle doit comprendre que les autres pays de la zone euro ne sont pas disposés à payer pour ses erreurs, a déclaré Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe. L'Eurogroupe a demandé lundi à la Grèce de se tenir prête à prendre si nécessaire de nouvelles mesures de restriction budgétaire et imposer de nouvelles taxes, dont une taxe sur les produits de luxe et les véhicules, pour faire face à la crise liée à son déficit massif. Lire la suite l'article La Grèce devra rendre compte des progrès réalisés d'ici le 16 mars, et s'ils se révèlent insuffisants, les ministres des Finances des 16 pays de la zone euro ont averti qu'Athènes devra prendre ces mesures supplémentaires. L'objectif est de ramener son déficit, actuellement à 12,7% de son Produit intérieur brut (PIB), à 8,7% cette année. Les pays de la zone euro ont promis d'aider la Grèce si elle ne peut rembourser ses dettes, mais veulent d'abord que le pays procède à d'importants coupes dans ces dépenses. L'Eurogroupe est passé à l'action face aux craintes qu'une défaillance grecque ne provoque une crise européenne plus large, craintes qui ont malmené l'euro et posé des questions sérieuses sur les règles régissant la monnaie unique. "Nous n'abandonnerons pas la Grèce", a promis la ministre française des Finances Christine Lagarde. Mais la Grèce doit montrer au jour le jour qu'elle prend les mesures pour parvenir à ses objectifs, a-t-elle souligné. Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qui préside l'Eurogroupe, a expliqué que la Grèce avait accepté de prendre des mesures supplémentaires au cas où il semblerait qu'elle ne puisse pas atteindre les objectifs fixés. "Le 16 mars, nous vérifierons pour voir si la Grèce remplit les objectifs qu'elle s'est fixée", a expliqué M. Juncker. Si elle n'est pas sur la bonne voie, les ministres des Finances de la zone euro, excepté la Grèce, voteraient pour déterminer si des actions sont nécessaires et "imposeraient à la Grèce" de nouvelles mesures, a-t-il prévenu. Les détails des nouvelles mesures seraient alors validés avec la Commission européenne et se concentreraient sur une hausse de la taxe sur la valeur ajoutée, de nouvelles taxes sur les produits de luxe, dont les voitures privées et de nouvelles coupes dans les dépenses d'investissement. La crise grecque est "d'abord et avant tout un problème grec et un problème interne grec", a souligné Jean-Claude Juncker qui a dit croire que le programme élaboré par la Grèce pour sortir de la crise était "faisable".