Sans que ne soit organisé un débat sur la nature du système politique, dont la mise en place aurait commencé, nombre d'observateurs s'interrogent à la fois sur le devenir politique et sur celui de l'économie. Quelle serait la nature du système politique dont l'instauration est poursuivie et qui aurait à définir la politique du pays ? A-t-elle à être définie uniquement sous la pression des rapports de force au sein du système lui-même ? C'est pratiquement une obsession, la volonté de pouvoir identifier les composantes d'un nouvel ordre économique à asseoir et qui nous permettrait réellement de ne plus craindre l'avenir. Mais, nous savons bien qu'en jetant un coup d'oeil chez nos voisins d'outre méditerranée, l'ordre économique interne est lié à l'ordre politique interne. Qu'il s'agisse de prolonger la vie du système politique en vigueur (pour ceux qui sont assez compétents pour l'identifier) ou de réformer celui-ci, ou alors d'en changer complètement, une définition consensuelle aurait pu permettre de pouvoir individualiser les responsabilités en rassemblant les preuves du délit ou des déviations par rapport à la trajectoire démocratique. Encore faudrait-il cibler la démocratie. Peut-il y avoir un nouvel ordre politique sans définir le nouvel ordre économique qui doit l'accompagner ? Démocratie type " occidental " ? Démocratie conforme à nos " valeurs civilisationnelles " ? Démocratie spécifique ? Quels sont les éléments constitutifs du concept de démocratie quand on fait le constat que selon qu'il s'agisse d'un camp ou d'un autre, il n'y a pas une vision commune en la matière ? Du moment qu'il est admis car répété souvent que les députés ont renoncé à leurs prérogatives constitutionnelles, qu'ils n'initient pas des lois, qu'ils ne contrôlent pas l'action du gouvernement, pourquoi dans ce cas ne pas du tout cesser de compter sur les partis, s'en passer même pour une autre phase de transition, redémarrer à zéro, redéfinir les critères devant présider à leur création, et donner une chance cette fois-ci à la démocratie sur la base de la création de nouveaux partis politiques sans passé, mais avec seulement un avenir dans un contexte sans reconduction des contradictions. Pourquoi également ne pas autoriser les associations représentatives à présenter leurs candidats avec l'espoir que l'assemblée nationale soit majoritairement incolore pour donner un gouvernement également incolore ? On a toujours cherché à mesurer toutes les décisions qui se prennent au sommet de l'Etat à l'aune de leurs rapports avec la démocratie , à l'aune de leurs rapports avec l'économie de marché, mais le problème peut résider dans le fait que le concept de démocratie n'est pas défini consensuellement du fait même que le processus de transition n'avait et n'a toujours pas procédé d'un processus de transaction dans la transparence. Il en est de même pour ce qui concerne le concept d'économie de marché. Si la théorie des clans trouve les éléments de sa validité, il y a bien eu un processus de transaction entre ceux qui se sont retrouvés au pouvoir, car c'est à ce prix qu'ils ne vont pas se combattre et qu'ils continueront à s'entendre pour y rester.