L'agence de notation Standard & Poor's a anoncé, hier, la confirmation de la note "AAA" de la France, à laquelle est attachée une perspective stable, ainsi que la note "AA+" de la Belgique, perspective négative. La Belgique, la France et le Luxembourg ont donné, hier matin, le coup d'envoi au plan de démantèlement de la banque franco-belge Dexia, première victime européenne de taille de la crise de la dette en zone euro, au terme d'une journée et d'une nuit de négociations marathon. A l'issue d'un conseil d'administration de près de douze heures, les administrateurs de l'ancien numéro un mondial du financement des collectivités locales ont approuvé la nationalisation par la Belgique des activités belges de Dexia, Dexia Banque Belgique (DBB), spécialisée dans les activités de banque de détail. La Belgique va pour ce faire débourser quatre milliards d'euros. Le triple A de la France est "justifié" L'agence de notation Standard & Poor's a estimé, hier, que la note AAA de la France, la meilleure possible, était "justifiée", avec une perspective stable, selon Moritz Kraemer, responsable des Etats européens dans un entretien Bloomberg TV. Le triple A est "justifié", a-t-il dit, ajoutant que S&P maintient "une perspective stable sur la note pour le moment". "En tant qu'agence de notation nous signalons les risques d'une baisse de la note en modifiant à négative le perspective", a rappelé M. Kraemer, ce qui n'est donc pour l'heure pas le cas de la France. M. Kraemer était interrogé la capacité de la France à conserver son triple A étant donné l'état de ses finances publiques et de sa dette. "Toutefois, nous continuons à surveiller les débats dans la sphère politique avec en ligne de mire l'élection présidentielle qui approche, pour connaître la stratégie destinée à réduire le ratio de dette", a-t-il détaillé. Il a ajouté que "le principal défi réside dans les finances publiques", un problème important en zone euro pour lui. M. Kraemer a rappelé que la France a déjà pris des mesures pour contrôler ses dépenses publiques et réduire son déficit et a jugé en particulier "solide" la réforme des retraites. Ces propos interviennent alors que la France participe au démantèlement de la banque franco-belge Dexia et apporte ses garanties à la structure de défaisance. Le ministre des Finances, François Baroin a exclu, hier, que ce démantèlement ait un impact sur la note souveraine de l'Hexagone, auprès des trois grandes agences de notation. "Pour les agences de notation, nous sommes l'une des meilleures signatures mondiales et nous le resterons" grâce aux réformes de structures et à la politique de réduction des dépenses engagées et au respect du calendrier que le gouvernement français s'est imposé, a-t-il promis.