La compagnie anglo-néerlandaise Shell a déclaré, avant-hier, la force majeure sur une partie de ses exportations de pétrole au Nigeria suite au sabotage d'un de ses oléoducs. La Shell Petroleum Development Company (SPDC, coentreprise de Shell au Nigeria) a indiqué dans un communiqué que la mesure s'appliquait à compter d', hier, à ses exportations du terminal de Forcados, dans le delta du Niger (sud), pour les mois d'octobre, novembre et décembre 2011. Le groupe explique avoir pris cette décision en raison d'une interruption de production due à une fuite (causée par un acte) de sabotage sur l'oléoduc Trans Forcados. La fuite a été rapportée le 6 octobre et une enquête a établi qu'elle avait été provoquée par une explosion, note Shell. La réparation est en cours pour que la production redémarre aussi vite que possible. La clause de force majeure, courante dans les milieux pétroliers, permet à l'industriel de suspendre ses obligations contractuelles, telles que les livraisons de pétrole et de gaz, à la suite d'événements imprévus, sans encourir de pénalités. Shell précise en outre dans son communiqué avoir levé la force majeure déclarée le 23 août sur ses exportations de brut léger à partir du terminal de Bonny, également dans le delta du Niger. La compagnie avait alors fait état de plusieurs incidents ayant causé des fuites de ses oléoducs et avait annoncé que la mesure serait en vigueur pour la fin du mois d'août ainsi que les mois de septembre et octobre. Le Nigeria est le premier producteur de pétrole d'Afrique et Shell y est le premier opérateur. Les actes de vandalisme sont fréquents dans le delta du Niger, une région volatile où opèrent de nombreuses multinationales et où s'est développé un marché noir lucratif de brut volé et raffiné de façon artisanale. Des groupes armés affirmant lutter pour une plus juste répartition de la manne pétrolière ont régulièrement revendiqué des attaques d'oléoducs. Elles sont moins fréquentes depuis une amnistie en 2009.