Le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell a vu environ 61 000 barils de son pétrole brut répandus dans la nature en 2008 au Nigeria, principalement à la suite d'attaques du groupe armé Mend, selon un document de la compagnie publié mercredi. Selon la filiale nigériane du groupe, Shell Petroleum Development Company (SPDC), le volume des déversements s'est accru sensiblement en 2008 parce que les populations locales retardent l'intervention des représentants de Shell pour arrêter les fuites et lancer le nettoyage. Principale société privée du secteur pétrolier et gazier au Nigeria, SPDC dispose d'un réseau de plus de 6000 kilomètres de conduites et 90 champs pétroliers dans la région troublée du Delta du Niger. Les populations locales ont souvent mis en cause les compagnies pétrolières étrangères, et particulièrement Shell, d'être responsables de pollutions et de dégradations de l'environnement, sans verser de compensation financière adéquate. Shell et sa filiale nigériane ont comparu la semaine dernière devant un tribunal civil de La Haye, assignés par des paysans nigérians et une association écologiste qui dénoncent la pollution causée par des fuites d'un oléoduc au Nigeria en 2005. Le tribunal devra se prononcer sur sa compétence avant d'examiner l'affaire sur le fond. Une décision devrait être rendue le 30 décembre.