Les défis mondiaux tels que la pauvreté, la santé et les questions liées à l'environnement, ne pourront pas être résolus sans le rétablissement de terres productives, ont convenu, lundi dernier, les participants à une rencontre de haut niveau dans le cadre de la 10ème session de la Conférence des parties (COP10) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. De nombreuses questions liées à la reconstitution des terres ont été abordées lors de la conférence, y compris l'identification d'indicateurs qui permettent de mesurer les liens entre la pauvreté, la dégradation des terres, la gestion durable des terres et la sécurité alimentaire. Dans les 25 années à venir, la dégradation des terres pourrait faire baisser la production agricole de 12%, ce qui entraînerait une augmentation des prix des denrées alimentaires de 30%. ''Nul ne souhaite que le 21ème siècle soit celui des crises alimentaires et humanitaires récurrentes'', a déclaré Sha Zukang, le Secrétaire général de la Conférence des Nations unies sur le développement durable (Rio+20) qui aura lieu l'année prochaine à Rio de Janeiro. Pour lui, ''si nous arrivons à un accord sur une feuille de route pour une économie verte lors de la conférence Rio+20, nous pourrons obtenir la sécurité alimentaire avec une agriculture durable''. Pour sa part, le Secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, Luc Gnacadja, a rappelé que la pauvreté, l'insécurité alimentaire et la famine sont les fléaux des populations affectées par la désertification. ''Les terres dégradées signifient des vies dégradées. Mais les terres dégradées ne sont pas perdues, elles sont malades et doivent être soignées'', a-t-il remarqué. Quant au Premier ministre de la Corée du Sud, Kim Hwang-sik, il a affirmé que la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse sont des forces destructrices. ''Alors que nous tentons de lutter contre ce phénomène, 12 millions d'hectares, une superficie supérieure à celle de la République de Corée, se dégradent chaque année. Cela relève de notre responsabilité de ne pas faire une utilisation non durable des terres'', a-t-il insisté. Dans un message vidéo diffusé lors de la conférence, le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a déclaré que ''si nous protégeons, restaurons et gérons convenablement les terres, nous pourrons faire face à de nombreux défis simultanément, tels que la pauvreté, la sécurité alimentaire et énergétique, la perte de la biodiversité, les changements climatiques, la migration forcée et l'instabilité géopolitique''. Ces questions sont liées. ''Les enjeux sont grands et nous devons donc travailler ensemble pour faire de l'utilisation intelligente des terres une pierre angulaire du développement durable'', a-t-il ajouté. M.Rachid Benaïssa : "Protéger la base des ressources assurant notre sécurité alimentaire " De son côté, le ministre de l'Agriculture et du Développement Rural , le Docteur Rachid Benaissa, qui dirige la délégation algérienne, a préside auparavant une réunion du groupe des pays africains. Il y a lieu de signaler que les positions défendues par les pays africains sont celles qui ont été définies dans le cadre de la plateforme d'Alger, élaborée et adoptée lors de la réunion régionale africaine préparatoire qui s'est tenu du 07 au 09 septembre derniers dans notre pays. Lors de la cérémonie d'ouverture de la conférence le Dr Benaissa a prononcé un discours au nom du groupe africain dans lequel il a insisté sur le défi que constitue aujourd'hui la désertification des terres , la sécheresse, les effet des changements climatiques et la perte de la diversité biologique, pour le développement économique et sociale de nombreux pays et particulièrement africains, tout en soulignant que leurs conséquences privent des centaines de millions d'habitants des terres qui les nourrissent engendrant une source permanente de tension, de destruction sociale et d'accélération de l'émigration. Le segment de haut niveau est marqué par des séances plénières qui sont organisées sous la forme de trois tables rondes, dont la premièr a été coprésidée par le ministre algérien. Le thème de cette table ronde à porté sur " la désertification la dégradation des terres, la sécheresse et la sécurité alimentaire, protection de la base des ressources assurant notre sécurité alimentaire ". Le choix a porté sur l'Algérie pour coprésider cette table ronde en reconnaissance aux efforts que notre pays a consenti en matière de sécurité alimentaire. En introduisant le sujet au cours de cette table ronde, le Dr Benaissa a mis l'accent sur le caractère universel de la désertification et de la dégradation des terres, phénomène qui met en péril, devait-il indiquer, notre avenir et l'avenir des génération a venir et d'appeler la communauté internationale à agir.