ALGER- La communauté internationale doit mener un ''combat urgent'' contre les phénomènes de la désertification et de la dégradation des terres, a affirmé le ministre de l'Agriculture et du développement rural, Rachid Benaissa à Chang won (Corée du Sud). Il a souligné, à l'ouverture des travaux de la 10ème session de la Conférence des Parties (COP10) à la Convention des Nations Unies sur la lutte Contre la Désertification que ''la controverse sur la nature du caractère mondial de ces phénomènes n'a plus de raison d'être, car il n'existe plus de doute à ce propos''. Leurs effets ''aussi concernent et concerneront de plus en plus de larges régions de la planète'', a t-il fait remarquer, en tant que représentant du groupe africain à cette rencontre. ''Ce combat universel s'impose à nous tous d'une manière urgente. Nous pensons que c'est là le premier message que doit confirmer notre réunion d'aujourd'hui'', a ajouté le ministre dans son intervention dont l'APS a obtenu une copie à Alger. Pour lui, ''l'Afrique reste le continent le plus affecté dans ce domaine''. Les pays africains réunis à Alger au mois de septembre dernier en prévision de cette 10é Conférence des Parties, ont rappelé non seulement les préoccupations continentales, mais aussi la nécessité d'accroître la synergie entre les trois Conventions issues de Rio (lutte contre la désertification, contre les changements climatiques et la préservation de la biodiversité). ''Aujourd'hui, et après un long processus de quinze ans mené par les pays parties de la Convention, la question de la désertification, de la dégradation des terres et de l'atténuation des effets de la sécheresse constitue un défi universel, au même titre que l'atténuation et l'adaptation aux effets des changements climatiques et la préservation de la biodiversité'', estime M. Benaïssa. ''Le Groupe africain appelle à une implication plus forte de la communauté internationale pour une mobilisation accrue des financements et des technologies vertes que les pays riches consentiront à mettre à la disposition des pays en développement touchés. La question est urgente'', a encore lancé le ministre algérien. Pour autant, ''la désertification ne devrait pas être considérée comme une fatalité pour le continent. Imprégnés de l'esprit du NEPAD, nos pays savent qu'il faut d'abord compter sur eux-mêmes. Ils ont construit et construisent encore les cadres idoines pour y faire face et c'est dans ce sens qu'ils font appel à l'appui nécessaire de la communauté internationale'', a-t-il dit. Selon M. Benaissa, les pays africains ont suivi les recommandations de la stratégie décennale de la Convention et ont harmonisé leur vision, et se sont engagés à aligner leurs plans d'action nationaux de lutte contre la désertification sur le plan cadre stratégique décennal 2008-2018 de la Convention''. La mise en œuvre de cette stratégie ''nécessite une mobilisation financière urgente et un accès facile aux financements prévus à cet effet par le Fond pour l'Environnement Mondial (FEM)'', fait remarquer le ministre algérien au nom du groupe africain. Pour M. Benaissa, ''il appartient donc au FEM et aux pays Parties développés de mettre en place une équité effective dans le traitement des trois conventions issues de Rio, notamment en matière d'affectation et de mobilisation des ressources financières''. Le groupe Afrique plaide également pour la concrétisation des orientations de la stratégie décennale, ''pour que l'UNCCD devienne l'autorité mondiale en matière de connaissances scientifiques et techniques relatives à la désertification, la dégradation des terres et l'atténuation des effets de la sécheresse''. Les pays Africains recommandent également le soutien de ''l'initiative de Chang won'', proposée par le pays hôte de la COP 10, ''parce que nous considérons que la désertification met en péril notre avenir et l'avenir des générations futures, et parce que nous considérons que la prévention conjuguée à l'action sont les moyens les plus efficaces pour faire face à la dégradation des sols'', a encore précisé M. Benaïssa. D'autre part, le ministre a confirmé l'engagement de l'Algérie pour continuer à apporter sa contribution à la promotion de la coopération internationale non seulement pour consolider les acquis, diffuser les expériences réussies et renforcer les capacités des pays en développement touchés par le phénomène de la désertification et la dégradation des terres en Afrique. Par ailleurs, le segment de haut niveau de cette conférence est marqué par des séances plénières, organisées sous forme de trois tables rondes, dont la première, coprésidée par M. Benaïssa a porté sur le thème : ''La désertification, la dégradation des terres, la sécheresse et la sécurité alimentaire : protection de la base de ressources assurant notre sécurité alimentaire''. Plusieurs points relatifs à la lutte contre la désertification et la protection de la biodiversité sur fond d'amélioration des surfaces agricoles sont au menu de la COP10, dont les travaux seront clôturés samedi prochain. Il s'agit notamment de l'évaluation de la mise en œuvre de la Convention de lutte contre la désertification et les mécanismes de coordination régionale et l'élaboration d'un système stratégique de plaidoyer visant à favoriser un environnement politique propice pour aborder la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse. Les pays parties à la Convention vont également proposer la mise en place d'un organe-conseil scientifique indépendant sur les terres et les sols.