Le géant américain de l'informatique IBM a publié, avant-hier, un bénéfice net en hausse de 7% à 3,8 milliards de dollars pour le troisième trimestre, meilleur qu'attendu, appuyé sur une hausse du chiffre d'affaires proche des attentes. Rapporté au nombre d'actions et hors éléments exceptionnels, le bénéfice revient à 3,28 dollars, au-delà des 3,22 dollars qu'avaient escomptés les analystes. Le chiffre d'affaires, en hausse de 8% à 26,16 milliards de dollars, est tout près des attentes (26,25 mrd USD). Mais sans l'effet de change, sa hausse aurait été limitée à 3%. Ces résultats ont conduit le groupe d'Armonk (Etat de New York) à relever une nouvelle fois sa prévision de bénéfice annuel par action, à "au moins 13,35 dollars", contre "au moins 13,25 dollars" précédemment. Les analystes tablaient pour leur part sur 13,31 dollars. "Le quatrième trimestre devrait beaucoup ressembler au troisième", a fait valoir le directeur financier Mark Loughridge lors d'une téléconférence avec des analystes. Les grands pays émergents "ont livré des performances remarquables en termes de chiffre d'affaires dans le logiciel, le matériel et les services, et ont contribué à l'amélioration des marges du groupe", a souligné le P-DG Sam Palmisano, cité dans un communiqué. Il a aussi relevé les résultats "solides" livrés dans les activités liées à l'environnement et aux économies d'énergie, rassemblées sous le nom "smarter planet" ("une planète plus intelligente"), ainsi que dans l'informatique dématérialisée. L'action, qui avait perdu 2,07% en séance, perdait encore 3,81% à 179,48 dollars dans les échanges après la clôture de la Bourse de New York. "On pourrait penser que ces résultats sont 'assez bons' (...) mais il faut se souvenir que (le titre) IBM vient de toucher encore un nouveau record la semaine dernière", relevait l'analyste Jon Ogg sur le site spécialisé 247WallSt.com en guise d'explication. M. Ogg notait également une décélération de la prise de commandes dans les services, avec un carnet de commandes désormais à 137 milliards de dollars, contre 144 milliards de dollars il y a trois mois. Le directeur financier Mark Loughridge a pour sa part surtout mis l'accent sur la stratégie d'expansion du groupe: les marchés en développement ont représenté plus de la moitié de la croissance du chiffre d'affaires pendant le trimestre, a-t-il souligné. En outre, "on voit une accélération du différentiel" de croissance entre émergents et pays développés: en 2008 ils progressaient 8 points plus vite, et le différentiel est passé à 13 points durant la période juillet-septembre. "Les marchés de croissance ont eu les meilleures performances dans tous les segments, avec une forte croissance et des gains de part de marchés attendus" à la fois dans les services, les logiciels et les matériels. Et le groupe n'entend pas en rester là: "nous avons ouvert plus de 80 nouvelles implantations cette année", a dit M. Loughridge, vantant notamment le potentiel que recèle l'expansion des banques en Chine, ou celle des opérateurs téléphoniques en Inde. Pour ce qui est des pays développés, le chiffre d'affaires s'est globalement maintenu stable, avec une croissance de 4% aux Etats-Unis, qui restent le premier marché du groupe, 7% au Canada, 9% en Espagne et 5% au Royaume-Uni. Par segment d'activités, le chiffre d'affaires des services a progressé de 8% à 15,15 milliards de dollars, celui des logiciels de 13% à 5,8 milliards de dollars, et celui des matériels, c'est - à - dire les serveurs, ordinateurs centraux et centres de stockage, de 4% à 4,5 milliards de dollars. Le groupe, qui a une politique de croissance à la fois organique et appuyée sur les acquisitions, disposait de 11,3 milliards de dollars de liquidités à la fin du trimestre, après avoir dépensé 4,3 milliards de dollars en rachats d'actions et versement de dividendes.