Une délégation de responsables américains va s'entretenir les 24 et 25 octobre à Genève avec une délégation nord-coréenne à propos du programme nucléaire de Pyongyang, a confirmé, hier, Mark Toner, le porte-parole de la diplomatie américaine. C'est la poursuite des réunions exploratoires pour déterminer si la Corée du Nord est prête à remplir ses obligations internationales et à prendre des mesures concrètes vers la dénucléarisation, a-t-il expliqué. Un haut responsable nord-coréen s'était rendu en juillet à New York pour rencontrer Stephen Bosworth, l'émissaire américain pour la Corée du Nord. L'équipe américaine avait fait part ensuite d'une bonne atmosphère à cette réunion, selon Mark Toner. La délégation nord-coréenne sera menée par le vice-Premier ministre Kim Kye-gwan. Il lui incombera, a dit M. Toner, de montrer son sérieux par des signes tangibles. Washington attend du dernier régime stalinien de la planète un engagement formel à ne plus procéder à des essais nucléaires et à ne plus attaquer la Corée du Sud. Les Etats-Unis reprennent pourtant le chemin du dialogue avec Pyongyang malgré l'absence d'avancées concrètes, a reconnu un haut responsable américain depuis Kaboul, où il accompagnait la secrétaire d'Etat Hillary Clinton. Mais il est important de garder la porte ouverte au dialogue, a expliqué cette source sous couvert de l'anonymat: notre préoccupation est que l'absence d'un dialogue pourrait conduire à des erreurs d'interprétation de la part des Nord-Coréens. Nous avons vu dans le passé que parfois, quand le dialogue est rompu, cela les conduits à frapper de façon dangereuse. Les négociations à Six (les deux Corées, la Chine, le Japon, la Russie et les Etats-Unis) visent à convaincre Pyongyang d'abandonner son programme nucléaire en échange d'une aide importante. Pyongyang s'en était officiellement retiré en avril 2009, un mois avant de procéder à un deuxième essai nucléaire. En 2010, le Nord avait également coulé une corvette sud-coréenne, puis bombardé une île sud-coréenne. Même si le dialogue n'amène pas la dénucléarisation, il permet de gérer la situation, d'éviter une crise, et peut offrir des victoires mineures, comme le gel d'éléments du programme nucléaire nord-coréen, a commenté à Washington Victor Cha, un ancien négociateur américain avec la Corée du Nord, à l'époque de l'administration de George W. Bush. M. Toner a simultanément annoncé le départ de son poste de Stephen Bosworth, auquel va succéder Glyn Davis, l'actuel ambassadeur américain auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). C'est un changement de personne, pas de politique, a insisté le porte-parole américain, selon lequel M. Bosworth souhaite pouvoir se consacrer entièrement à son travail d'universitaire à Boston (nord-est). Auparavant, il dirigera une dernière fois la délégation américaine à Genève. M. Davies, un ancien porte-parole adjoint du département d'Etat, n'a jamais suivi directement l'épineux dossier nord-coréen.