L'italien ENI a annoncé, cette semaine, avoir découvert un gisement gazier géant au large du Mozambique, la plus grande découverte jamais effectuée par le groupe en tant qu'opérateur, qui confirme le potentiel de ce pays. Les résultats obtenus dépassent les attentes, a indiqué le groupe dans un communiqué, précisant que la zone Mamba Sud, sur laquelle a été effectuée cette découverte à travers le forage du puits Mamba Sud 1, pourrait contenir un potentiel de 425 milliards de mètres cubes de gaz. Ce premier puits, foré à une profondeur d'eau de 1.585 mètres à environ 40 kilomètres au large de la province de Cabo Delgado dans le nord du pays, devrait produire 300 000 barils équivalents pétrole par jour à partir de 2016, a déclaré le directeur général d'ENI, Paolo Scaroni, au cours d'une conférence téléphonique. Ce qui représente un sixième de la production d'ENI l'an dernier (environ 1,8 millions de barils/jour). Cette découverte permettra par ailleurs au groupe de faire progresser ses réserves prouvées de 7 à 9 milliards de barils. C'est une nouvelle étape de la conquête africaine d'ENI, qui est déjà très implanté au Nigeria, en Angola et en Libye, a déclaré M. Scaroni. Les travaux d'exploration vont se poursuivre avec le forage d'un deuxième puits, Mamba Nord 1. Selon ENI, la découverte de ce gisement entraînera un développement à grande échelle à travers des exportations vers les marchés régionaux et internationaux, et en particulier en Asie. Le groupe investira donc massivement afin de construire des unités de liquéfaction du gaz pour pouvoir l'exporter par voie maritime. Le gaz de ce gisement sera également utilisé sur le marché mozambicain, ce qui permettra de soutenir la croissance industrielle et économique du pays, a estimé ENI. ENI est opérateur du bloc d'exploration 4 de l'offshore du Mozambique, sur lequel se trouve la zone Mamba Sud, avec une part de 70%. Ses partenaires sont le portugais Galp (10%), le coréen Kogas (10%) et le groupe mozambicain ENH (10%). L'annonce d'ENI confirme le gros potentiel du Mozambique qui est le nouveau pays des hydrocarbures, selon M. Scaroni. Les premières découvertes remontent aux années 1960. Le gaz des champs de Temane et Pande situés au sud du pays est exploité par le groupe sud-africain Sasol et acheminé par gazoduc en Afrique du Sud. La production de Temane est d'environ 7 millions de m3/jour et celle de Pande de 13,5 millions de m3/jour. Les nouvelles découvertes se font désormais surtout plus au nord, dans le bassin du fleuve Rovuma et dans le delta du fleuve Zambèze. Le bassin du Rovuma abrite cinq concessions: celle d'ENI, Artumas (Canada), Anadarko (Etats-Unis), Statoil (Norvège) et Petronas (Malaisie). Depuis deux ans, Anadarko a enchaîné six découvertes dans ce bassin et ce groupe américain travaille à un projet d'usine de liquéfaction pour 2018 avec le français Technip, selon des sources françaises. Dans un communiqué du 5 octobre, Anadarko a précisé que ses découvertes totalisaient l'équivalent de 240 milliards de m3 de gaz naturel exploitable. Le bassin du Mozambique (delta du Zambèze) abrite par ailleurs sept concessions. A la Bourse de Milan, ENI a clôturé sur une hausse de 0,64% à 15,82 euros, l'une des rares progressions dans un marché ayant chuté de 3,78%.