Décédé samedi dernier à l'âge de 91 ans à Alger des suites d'une longue maladie, le colonel Sadek a été enterré, lundi après-midi, au cimetière de son village natal d'Ait Bardjal, dans la commune des Ouadhias, à une trentaine de bornes au sud de Tizi Ouzou. La cérémonie d'inhumation s'est déroulée en présence du représentant de la présidence de la République, Rachid Aissat, de moudjahidine, de compagnons d'armes du défunt, du wali de Tizi-Ouzou et de citoyens venus nombreux rendre hommage au dernier des neuf colonels de l'ex-wilaya III historique à quitter ce monde pour rejoindre l'éternel, après Abane Ramdane, Amirouche Ait Hamouda, Mellah Ali, Zaamoum Salah, Krim Belkacem, Mohand Oulhadj, Mohammedi Saïd et Amar Ouamrane. Bio-express De son vrai nom Slimane Déhiles, le moudjahid est né le 14 novembre 1920 au village d'Ait Berdjal, dans la commune des Ouadhias, dont relève également le village historique d'Ighil Imoula, où fut tirée la proclamation de novembre 1954, annonçant au monde entier le déclenchement de la lutte armée de Libération nationale, à laquelle le colonel Sadek voua toute sa jeunesse. Son parcours de combattant, il l'entama en 1943 avec son enrôlement, à Naples, dans l'armée des alliés en lutte contre le nazisme. En 1946, il s'engagea aux côtés de Krim Belkacem pour l'organisation des maquis paramilitaires de la zone IV, tout en menant un combat politique au sein du PPA/MTLD, dont il rejoint la Fédération de France. Son activité politique sur le sol de la métropole lui valut d'être arrêté en 1953. Dès sa libération, il rentra au pays pour prendre part à la lutte armée de libération nationale, où il ne tarda pas à se distinguer par ses qualités de combattant et son sens de l'organisation, qui lui permirent d'assumer plusieurs responsabilités au sein de l'ALN. Au mois de juin 1955, il participa à la réunion des Ath Douala ayant regroupé Amirouche, Krim Belkacem, Mohammedi Saïd, Yazourene et Abderrahmane Mira. Cette réunion a servi à la préparation d'une grande bataille des moudjahidine contre la soldatesque coloniale. Elle s'est soldée par la récupération d'un important lot d'armes et de munitions destiné aux maquis de l'ALN. Fort de son expérience militaire et politique, c'est à Si Sadek qu'échoit le devoir de fournir la première compagnie de kabylie. Il entreprit de concrétiser cette entreprise hardie en moins de six mois. En 1957, il fut désigné par Abane Ramdane pour organiser la wilaya IV, pour succéder à Amar Ouramdane, parti en Tunisie. Membre du Conseil national de la Révolution algérienne 1957-1962, il prit part en 1959 à une réunion des neuf colonels avec des représentants du CNRA et du GPRA. A l'indépendance du pays, il fut élu député à l'assemblée constituante. L'Algérie perd ainsi un grand homme dont le nom restera gravé dans l'histoire de la révolution algérienne.