En Europe, comme le reste des marchés boursiers mondiaux se réjouissaient, hier matin, par l'annonce du départ prochain du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, car il avait du mal à redresser les finances de son pays, selon les investisseurs. Mais cette nouvelle n'a pas suffit les marchés pour rester dans le vert, car cette annonce ne parvenait pas à faire baisser le taux d'emprunt de l'Italie qui continuait à s'envoler, et d'aller de record en record.Après avoir ouvert en hausse, la Bourse de Paris reculait de 2,19%, celle de Francfort de 2,04%, Londres de 1,37%, Madrid de 2,62% à la mi-séance. Milan plongeait même de 4,05% à la même heure.Les taux des obligations italiennes à 10 ans ont dépassé les 7% en fin de matinée alors qu'ils s'étaient légèrement détendus dans la nuit de mardi à mercredi après l'annonce officielle de la démission à venir de Silvio Berlusconi. Des taux proches de 7% sont jugés insoutenables à long terme compte tenu de la dette colossale du pays (1 900 milliards d'euros, 120% du PIB), selon les économistes qui craignent que l'Italie ne réussisse plus à refinancer sa dette, ce qui serait un point de "non-retour".Une éventuelle contagion de la crise de la dette à l'Italie, troisième économie de la zone euro, mettrait à genoux l'ensemble de la zone euro. Le lourd endettement du pays et sa politique jugée trop laxiste font craindre que le pays connaisse le sort de la Grèce. Une éventuelle contagion de la crise de la dette à l'Italie mettrait à genoux l'ensemble de la zone euro.La situation de la Péninsule a en partie éclipsé le sort de la Grèce dans l'esprit des investisseurs alors que le pays attendait toujours le nom de son nouveau Premier ministre qui dirigera un gouvernement de coalition, les négociations entre les socialistes et l'opposition se poursuivant toujours.Le nom qui revenait avec le plus d'insistance est celui de l'économiste Lucas Papademos, ancien haut responsable de la BCE. Paris: le CAC bascule dans le rouge et doute de l'Italie La Bourse de Paris basculait nettement dans le rouge et perdait plus de 1%, hier matin, refroidie par l'envolée des taux d'emprunt italiens malgré la démission annoncée de Silvio Berlusconi. Dans les premiers échanges, le CAC 40 lâchait 1,40% à 3099,24 points, après avoir gagné plus de 1% dans les premiers échanges.Les valeurs bancaires se repliaient dans la foulée, à l'image de BNP Paribas (-1,66% à 30,80 euros), Crédit Agricole (-1,54% à 5,07 euros) et Société Générale (-1,60% à 18,47 euros).En l'absence de statistiques économiques majeurs, le marché parisien était animé en outre par les publications d'entreprises.Parmi les résultats bien accueillis, figuraient ceux de CGGVeritas (+3,41% à 16,81 euros), Ubisoft (+8,16% à 4,96 euros), CNP Assurances (+0,72% à 10,49 euros). Rexel résistait (-0,08% à 13,20 euros), au contraire de Sodexo (-2,34%% à 52,07 euros) et Arkema (-3,47% à 48,52 euros).Dexia (-6,94% à 0,39 euro) n'a pas publié de résultats pour le troisième trimestre mais a chiffré l'impact négatif des cessions et provisions sur la Grèce à 6,2 milliards d'euros.ArcelorMittal (-3,69% à 14,22 euros) souffrait de l'abaissement par l'agence de notation Standard & Poor's à "négative" de la perspective de la note "BBB-" du groupe.Legrand chutait de 5,88% à 23,69 euros. Les sociétés d'investissement Wendel et KKR vont céder 9,2% du capital du groupe et en conserveront 5,8% chacun environ.Enfin, Bouygues (-2,85% à 26,38 euros) subissait un abaissement de recommandation à "vendre", contre "acheter" par Citigroup. La Bourse de Milan salue l'annonce du départ de Berlusconi La Bourse de Milan a ouvert sur une hausse de 1,38% à 15.880 points, mais qui à rapidement passer dans le rouge après l'annonce des taux d'emprunt du pays, qui ne cessent d'augmenter.L'Italie, sous surveillance du Fonds Monétaire International, de l'Union européenne et de la Banque centrale Européenne, est menacée d'être emportée à son tour par la crise de la dette. La méfiance des investisseurs a propulsé ses taux d'emprunt à dix ans à plus de 7%, un niveau jugé insoutenable sur la durée, étant donné la taille colossale de la dette du pays (1 900 milliards d'euros, environ 120% du PIB).Parmi les plus fortes progressions, le fabricant de pneus Pirelli prenait 3,63% à 6,715 euros, l'assureur Fondiaria-SAI 2,96% à 1,498 euro et la banque Intesa Sanpaolo 1,92% à 1,223 euro.Le groupe de télévision Mediaset, contrôlé par M. Berlusconi, continuait en revanche de perdre du terrain, les investisseurs s'inquiétant des conséquences de la démission de M. Berlusconi sur l'avenir de l'entreprise, et lâchait 3,19% à 2,428 euros. Londres:le Footsie-100 ouvre en hausse (+0,83%) La Bourse de Londres a ouvert en hausse, hier, l'indice Footsie-100 des principales valeurs gagnant 46,01 points lors des premiers échanges, soit 0,83% par rapport à la clôture de mardi, à 5613,35 points Francfort: le Dax en hausse de 1,40% La Bourse de Francfort a ouvert en hausse, animée par une flopée de résultats et bénéficiant comme les autres places financières, de l'annonce la veille, d'un prochain départ du Premier ministre italien Silvio Berlusconi.Peu après l'ouverture, l'indice vedette Dax prenait 1,40% à 6045,00 points, et le MDax 1,28% à 9180,65 points. Parmi les résultats du jour, un grand perdant: Henkel (détergents et cosmétiques) payait avec une baisse de 2,93% à 42,30 euros des résultats jugés décevants, inférieurs aux attentes du consensus d'analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires.Beiersdorf, également présent dans les cosmétiques, en souffrait et lâchait 0,33% à 41,10 euros.A l'inverse Deutsche Post s'envolait de 6,59% à 11,40 euros après avoir annoncé des résultats trimestriels très robustes, et une augmentation de sa prévision de bénéfice annuel."Toutes les activités ont fait mieux qu'attendu", a estimé Jochen Rothenbacher de la maison de courtage Equinet, qui envisage de relever son objectif de cours de 14,00 euros.EON prenait 2,56% à 17,00 euros malgré l'annonce d'un bénéfice net sur neuf mois en chute libre, ce qu'il explique avant tout par l'abandon de l'énergie nucléaire en Allemagne, qui lui a déjà coûté deux réacteurs.Les investisseurs s'y attendaient et préféraient se réjouir de la confirmation des prévisions annuelles. La maison de courtage Kepler a noté en particulier que les activités gazières du groupe avaient fait mieux que prévu, mais conseille toujours de vendre l'action.Sur le MDax, Hannover Re montait de 1,22% à 37,20 euros. Le réassureur a annoncé mercredi des résultats en baisse au troisième trimestre, mais a confirmé ses prévisions pour l'année en cours. Tokyo finit en hausse, ravie des décision politiques italiennens La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en nette hausse de 1,15%, les investisseurs accueillant avec satisfaction l'annonce du départ du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, en pleine tourmente financière.A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 99,93 points à 8755,44 points.L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté grimpé de 1,54%, prenant 11,37 points à 749,40 points.L'activité a été assez faible, avec 1,8 milliard d'actions échangées sur le premier marché.