Les Bourses étaient en hausse, hier, mais restaient suspendues aux développements politiques qui se succèdent dans la zone euro et surtout en Italie, avec notamment un vote test sur le budget. Après avoir ouvert en timide hausse, la Bourse de Paris gagnait 1,15% et Francfort 1,57%. Londres progressait de 0,98%, Milan de 1,55% et Madrid de 1,21%. En Asie les marchés étaient affaiblis, hier, à cause de la zone euro qui ne trouve toujours pas sa direction pour résoudre ses problèmes politiques, et économiques. "La dépendance du cours des actions au flot de nouvelles politiques est inhabituellement élevée", notait Ulrich Wortberg de la banque Helaba. Les marchés spéculaient notamment sur une possible démission du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, que ce dernier a démentie. Les marchés européens s'étaient montrés très volatils la veille, se focalisant après la Grèce sur l'Italie sur fond d'interrogations sur la capacité de la troisième économie de la zone euro à faire face à sa dette. L'Italie préoccupe les boursiers d'autant que ses taux d'emprunt à dix ans ont atteint, hier matin, un nouveau record, proche des 6,7%. Nombre d'investisseurs estiment que la pression sur Silvio Berlusconi est telle que son départ est inéluctable. "Berlusconi proche de la sortie", soulignent les analystes du CM-CIC, en expliquant qu'une telle décision pourrait aider à rétablir la confiance. Parallèlement en Grèce, le marchandage entre les socialistes au pouvoir et l'opposition de droite se poursuivait, hier, pour trouver un Premier ministre de consensus après un accord dimanche entre les principaux partis sur la formation d'un gouvernement d'union nationale. Paris: le CAC 40 regagne du terrain grâce aux valeurs bancaires La Bourse de Paris progressait mardi au cours des premières transactions (+0,98%) dans un marché soutenu par la hausse des valeurs bancaires, alors que se multipliaient les spéculations sur un prochain départ du chef de gouvernement italien Silvio Berlusconi. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 prenait 30,33 points pour s'inscrire à 3132,98 points. Le marché parisien se livrait également à des rachats après deux séances de baisse. En particulier, la bonne tenue des valeurs bancaires était un facteur de soutien pour les investisseurs. La Société Générale était en tête des hausses (+6,80% à 18,70 euros) après des résultats trimestriels jugés meilleurs que prévu. Le marché saluait la sagesse de la banque de La Défense qui a décidé de ne pas distribuer de dividende pour renforcer ses fonds propres. Dans son sillage, les autres valeurs bancaires étaient bien orientées, comme Crédit Agricole (+1,67% à 5,18 euros) et BNP Paribas (+1,71% à 31,287 euros). L'assureur Axa prenait également 2,42% (à 10,59 euros). Thales était stable (+0,16% à 25,16 euros) après avoir annoncé un chiffre d'affaires de 2,64 milliards d'euros au troisième trimestre, en baisse de 2% sur un an et inférieur aux attentes, tout en maintenant ses objectifs. Après une chute de près de 10% la veille, le promoteur Nexity perdait encore du terrain (-1% à 19,13 euros) affecté par l'annonce de la fin du dispositif Scellier. Son concurrent Kaufman et Broad cédait également 1,40% à 13,41 euros. Les valeurs liées à la construction étaient orientées à la baisse après l'annonce du relèvement du taux de TVA sur les travaux à domicile: Ciments Français reculait de 1,31% (à 63,18 euros) et Schneider 0,66% (à 39,08 euros). En recul également, Lagardère (-3,37% à 19,05 euros) était sanctionné pour la nouvelle révision à la baisse de ses prévisions annuelles. Francfort: le Dax en hausse mais reste sur ses gardes La Bourse de Francfort était en nette hausse, hier, mais se gardait de tout excès d'optimiste, faute d'avancées tangibles en vue de résoudre la crise de la zone euro. L'indice vedette Dax de la place financière allemande prenait 1,20% à 5998,80 points peu après l'ouverture, et le MDax des valeurs moyennes prenait 0,74% à 9099 points. "La dépendance du cours des actions au flot de nouvelles politiques est inhabituellement élevée", notait Ulrich Wortberg de la banque Helaba. Les marchés spéculaient notamment, hier, sur une possible démission du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, que ce dernier a démentie. "Le Dax reste pour l'instant sur la défensive car l'opinion (des marchés) ne s'est pas améliorée en ce qui concerne la crise de la dette, et parce qu'il y a peu de nouvelles conjoncturelles d'importance", a-t-il a jouté. Dans l'actualité macroéconomique allemande, Anke Platzek, de LBBW, notait tout de même la hausse sur un mois des exportations, de 0,9% à 95 milliards d'euros, "là où les analystes attendaient une baisse de 0,8%". De grandes valeurs industrielles dépendantes du commerce extérieur étaient en hausse, notamment Volkswagen +1,55% à 127,50 euros, Bayer +1,13% à 46,54 euros et Daimler +1,24% à 35,01 euros. Munich Re était en queue de peloton, (+0,03% à 92,98 euros) après "avoir publié des résultats du troisième trimestre faibles, largement en-dessous des prévisions", notait Philipp Hässler, analyste chez Equinet. Le premier réassureur mondial a annoncé un bénéfice net de 286 millions d'euros au troisième trimestre, en chute de 62,6% sur un an, à cause notamment d'effets de change négatifs et de la crise de la dette en zone euro. Sur le MDax, Hugo Boss prenait 1,61% à 67,56 euros, après avoir relevé ses prévisions de résultats à l'horizon 2015, confiant en raison d'une évolution positive de son activité depuis deux ans. Tokyo: le Nikkei finit faible L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a achevé la séance, d'hier, sur une chute de 1,27%, à cause d'inquiétudes portant sur les finances de l'Italie, et du fait de la déroute du titre Olympus. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 111,58 points pour s'afficher à 8655,51 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté cédé 12,42 points, soit 1,66%, pour finir à 738,03 points. L'activité a été moyenne, avec 1,85 milliard de titres échangés sur le premier marché. Les investisseurs craignent que la situation de l'Italie, qui pourrait être à son tour prise dans la tourmente financière d'Etats européens, n'amplifie encore les difficultés du Vieux continent et les répercussions négatives sur l'ensemble de l'économie mondiale. Cette situation tendue rejaillit sur les taux de change ainsi que sur les affaires des entreprises japonaises présentes en Occident. Par ailleurs, le marché tokyoïte a été plombé par la dégringolade de l'action du groupe d'appareils photo et instruments médicaux Olympus, laquelle a perdu 29% mardi pour tomber à 734 yens, son plus bas en 16 ans, après de nouvelles révélations de malversations financières. Le titre Olympus a abandonné quelque 70% de sa valeur depuis le début d'une sale affaire déclenchée par les soupçons et déclarations d'un ex-patron britannique du groupe, Michael Woodford, évincé le 14 octobre. Olympus a avoué mardi des maquillages de comptes depuis des années. La mise au jour de tours de passe-passe financiers a également entraîné la chute de l'action de la maison de courtage Nomura Holdings qui, aux dires des courtiers, a peut-être été impliquée dans les opérations de rachat d'entreprises au cœur du scandale. L'action Nomura a dévissé de 14,93% à 245 yens. Ont également été délaissés, hier, les titres des groupes d'électronique nippons qui peinent face à la concurrence et dont la stratégie ne convainc pas les investisseurs. L'action Sony a cédé 4,06% à 1.346 yens et Panasonic 3,31% à 702 yens. Tant Sony que Panasonic sont en butte à une absence de rentabilité de leur activité de téléviseurs malmenée par la concurrence et par la baisse incessante des prix de vente, le tout sur fond d'ascension handicapante de la monnaie japonaise. Dans le secteur poids lourd de l'automobile, le titre du numéro un, Toyota, a régressé de 1,69% à 2.503 yens, juste avant l'annonce de résultats médiocres pour le premier semestre de l'exercice 2011-2012. Les actions de ses rivaux Honda et Nissan ont pour leur part respectivement fléchi de 2,49% à 2.312 yens et de 1,38% à 713 yens. Les actions des maisons de commerce ont également été maltraitées. Mitsubishi a perdu 2,97% à 1.569 yens, Marubeni 3,77% à 459 yens et Itochu 3,47% à 780 yens.