Vingt personnes à savoir huit soldats et 12 civils dont une fillette ont été tuées avant-hier, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) dans un nouveau bilan établi, précisant que deux des morts ont péri sous la torture et trois, dont la fillette, sous les balles des forces du régime à Homs (centre), haut lieu de la contestation encerclé depuis six jours, où l'armée syrienne menait des perquisitions. Avant-hier encore, le Conseil national syrien (CNS), regroupant la majorité des courants de l'opposition, a annoncé quant à lui, avoir lancé une campagne auprès des pays arabes pour réclamer des mesures sévères contre le régime de Damas après huit mois de violences ayant fait plus de 3.500 morts. L'Observatoire syrien rapporte que les soldats entrent dans les maisons pour arrêter des personnes recherchées par les services de sécurité. Faute des massacres commis, le CNS avait accusé lundi dernier, les forces gouvernementales de commettre des massacres barbares à Homs, et réclamé une protection internationale des civils précisant que l'armée a eu recours à l'artillerie lourde, aux roquettes et à l'aviation. L'OSDH, ajouterait que quatre civils ont également péri avant-hier, sous les balles des forces de sécurité dans la région d'Idleb (nord-ouest), près de la frontière turque. Autre part, à Hama, au nord de Homs, trois civils ont été tués par des tirs des forces de sécurité, A Deir Ezzor (est), cinq personnes ont été blessées dans la soirée par des tirs des forces de sécurité sur une manifestation massive à la sortie d'une mosquée dans le quartier de Hamidiya. Sept manifestants ont été arrêtés par les forces de sécurité qui ont également procédé à des arrestations dans le quartier. Dans la région d'Idleb, au sud de la ville de Maaret al-Noomane, huit militaires et agents de sécurité ont par ailleurs été tués dans une embuscade tendue par des déserteurs présumés alors que les attaques menées par des déserteurs contre l'armée se sont multipliées ces dernières semaines. Face à la répression quotidienne de la contestation qui dure depuis la mi-mars, l'opposition a appelé les pays arabes à la soutenir fermement tandis que l'Union européenne prépare un gel des crédits de la Banque européenne d'investissement (BEI) à la Syrie. L'Europe aurait donc déjà adopté sept séries de sanctions contre Damas. Ces dernières consistent à suspendre tout nouveau crédit de la BEI, ainsi qu'à geler le versement de toute nouvelle tranche des crédits en cours et à cesser toute assistance technique à savoir le financement d'études de faisabilité, audits, etc. De son côté, le CNS a annoncé avoir entamé une action politique tous azimuts pour exhorter les Etats membres de la Ligue arabe à adopter une position ferme et efficace contre le régime syrien, à la mesure des dangereux développements en Syrie. Il réclame par la même occasion à ce que le régime soit poursuivi par la Cour pénale internationale pour violation des droits de l'Homme et génocide et appelle à soutenir les efforts de l'ONU en vue d'assurer une protection à la population civile en Syrie et à Homs en particulier. Le CNS a également exprimé avant-hier dans un communiqué son inquiétude après l'enlèvement d'au moins 13 opposants syriens au Liban et a appelé le Liban à empêcher d'autres enlèvements. Ravina Shamdasani, une porte-parole du Haut-commissariat de l'ONU a indiqué pour sa part que la répression brutale sur les manifestants en Syrie a coûté la vie jusqu'ici à plus de 3.500 personnes, et que plus de 60 personnes ont été tuées par les militaires et les forces de sécurité, dont 19 dimanche dernier, jour de la grande fête musulmane de l'al-Adha, depuis l'acceptation par le régime de Damas le 2 novembre d'un plan arabe censé mettre fin aux violences. L'ONU réaffirme dans le même contexte que même si le gouvernement syrien a annoncé la libération de 553 prisonniers samedi dernier à l'occasion de la fête musulmane, des dizaines de milliers d'entre eux demeurent en détention et des dizaines de personnes sont arrêtées tous les jours. l'OSDH la soutient en avisant que malgré la répression, d'importantes manifestations quotidiennes appelant à la chute du régime ont lieu à travers la Syrie, particulièrement à Idleb, Homs, Hama, Deraa (sud) et Damas.