Les chefs de la troïka représentant les créanciers de la Grèce sont attendus vendredi à Athènes pour reprendre leur audit des finances, en vue du maintien du pays sous perfusion financière pour lui éviter la faillite, a indiqué le ministère des Finances. Les chefs de cette délégation représentant la Commission et la banque centrale européennes, ainsi que le Fonds monétaire international, doivent arriver après le vote de confiance attendu avant jeudi au Parlement en faveur du nouveau gouvernement transitoire de coalition dirigé par l'ex-banquier central, Lucas Papademos. Porté au pouvoir, jeudi dernier, pour succéder au Premier ministre socialiste Georges Papandréou, poussé dehors par ses troupes après deux ans d'austérité, M. Papademos devait entamer la procédure d'investiture parlementaire, hier, en prononçant son discours de politique générale. Chargé d'assurer la mise en place du plan de désendettement du pays élaboré fin octobre par les pays de la zone euro, il bénéficie du soutien théorique de 254 des 300 députés siégeant au parlement, après la constitution d'un gouvernement de coalition où trois partis sont représentés. Selon une feuille de route établie par le ministère, le gouvernement doit ensuite s'attaquer sans tarder à satisfaire aux conditions posées par ses créanciers, dont le dépôt au parlement du nouveau budget 2012. L'urgence pour le pays porte sur le déblocage d'ici au 15 décembre de la sixième tranche de 8 des 110 milliards d'euros accordés en mai 2010 par un premier plan de sauvetage, gelé face aux retards pris en matière de redressement budgétaire et de réformes. Mais les négociations porteront aussi sur la mise en application du deuxième plan d'aide, selon le ministère, qui évoque une somme de 80 milliards d'euros à débloquer d'ici fin février, dont le plus gros est destiné aux banques pour des garanties ou recapitalisations rendues nécessaires par le plan d'échange d'obligations décotées de 50% de leur valeur. Le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, a indiqué vendredi espérer une décision de l'Eurogroupe sur la sixième tranche dès le 17 novembre, tandis que le conseil d'administration du FMI doit prendre sa décision probablement le 21 novembre, selon le ministère. Jugeant dans un entretien au quotidien Kathimerini que le déblocage de la 6ème tranche ne rencontrera plus d'obstacles, le représentant grec au FMI, Panayotis Roumeliotis, qualifie par contre d'épineuse la négociation avec les créanciers privés pour l'effacement de 100 des plus de 350 milliards de sa dette publique. La plus grande participation du secteur privé doit être obtenue (...) sinon se posera à nouveau la question de la solvabilité du pays, souligne-t-il. Ce que ne couvrira pas le secteur privé devra l'être par les autres Etats, et au vu de la conjoncture actuelle et de la crise en Italie, il sera très difficile que nos partenaires augmentent leurs financements, ajoute-t-il. Le plan de la zone euro prévoit que les banques et assurances consentent à une décote de 50% pour extraire le pays du cercle vicieux du surendettement.