Un stress plus important que prévu, jusqu'ici ,par l'Union européenne sur la dette grecque, mettrait en danger les banques et les caisses de retraite du pays, mais aussi l'euro, a estimé, hier, le ministre grec de l'Environnement et ex-ministre des Finances, Georges Papaconstantinou."Une décote importante mettrait en grand danger l'économie du pays, le système bancaire, les caisses de retraites et les liquidités", a indiqué M. Papaconstantinou au quotidien Ta Néa. Ancien ministre des Finances (octobre 2009-juin 2011) et artisan, avec le Premier ministre Georges Papandréou, du premier plan de sauvetage international de la Grèce en 2010 par la zone euro et le FMI, M. Papaconstantinou a souligné qu'une décote supérieure à 21% "pourrait multiplier les problèmes de l'économie grecque". "Et évidemment on entre dans des terres inconnues en ce qui concerne les répercussions sur le reste de la zone euro et sur l'euro même", a relevé le ministre.Lors d'un sommet extraordinaire à Bruxelles le 21 juillet, l'UE a invité les créanciers privés (banques, caisses de retraite, etc) à participer volontairement à une opération d'échange de titres de la dette grecque contre de nouvelles obligations de maturité plus longue, avec une dépréciation globale de leur valeur de 21%. Une perte plus importante les obligerait à passer de nouvelles dépréciations dans leurs comptes. Les banques grecques comme plusieurs banques européennes, notamment françaises et allemandes exposées à la dette grecque, ont été fragilisées ces derniers mois ayant accusé d'importantes pertes à la suite de l'inclusion dans leurs provisions de la perte qu'elles s'apprêtent à subir sur les obligations grecques qu'elles détiennent. Les banques et caisses de retraite grecques sont les premières détentrices de titres d'obligations souveraines, qui actuellement valent moins de 50% de leur valeur sur le marché secondaire. Lors de leur rencontre à Berlin, avant-hier, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy, se sont engagés à des propositions "rapides" pour régler la crise en zone euro. Les deux leaders se sont dits "décidés à faire ce qui est nécessaire pour recapitaliser les banques sans toutefois aborder la question d'une plus forte décote de la dette grecque, comme l'avaient suggéré la semaine dernière des responsables allemands". Nouvelles grèves des transports en commun et éboueurs contre la rigueur Athènes était de nouveau privée de transports en commun, hier, en raison d'une grève de 24 heures et des tonnes d'ordures s'entassaient dans les rues après plus d'une semaine de mobilisation des éboueurs contre des baisses de salaires. Sans métro, bus, trolley et tramway, avec seulement le train interbanlieue en fonctionnement, les grands axes de la capitale subissaient d'énormes embouteillages, comme à plusieurs reprises ces dernières semaines. Les employés du métro et des bus, qui doivent manifester en début d'après-midi dans le centre, protestent contre des placements en chômage partiel et de nouvelles coupes salariales, annoncés récemment par le gouvernement, sous la pression des créanciers du pays, l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI). De leur côté, les employés municipaux chargés de l'enlèvement des ordures entamaient leur huitième jour de grève. La seule décharge de la ville est restée fermée. Des pluies torrentielles dans la matinée ont drainé les ordures sur les chaussées, aggravant l'état des rues. Plusieurs organismes publics, comme l'Organisme national des médicaments (Eof), le Laboratoire national de chimie et la Société de gestion informatique de la sécurité sociale (Idika) étaient en outre occupés par leurs personnels. Pour protester contre les nouvelles mesures de compression du secteur public, les fonctionnaires ont déjà observé une grève de 24 heures mercredi, jour où quelque 30.000 employés des ministères et des organismes publics ont manifesté à Athènes et Salonique (nord). Une grève générale dans le public et le privé est aussi prévue pour le 19 octobre. Les représentants de la troïka des créanciers du pays (Commission et Banque centrale européennes, FMI) poursuivaient, par ailleurs, hier, leur audit des comptes grecs, en vue de la remise prévue d'ici au 24 octobre d'un rapport sur la base duquel la zone euro doit décider le versement d'une tranche de huit milliards d'euros, vitale pour le pays toujours au bord de la faillite.