"Expression urbaine " est le titre d'une nouvelle expo que l'artiste peintre Aghilès Issiakhem propose à la galerie "Art 4 you". Le sujet est touchant : l'artiste évoque la solitude dans une ville triste et morose. Issu d'une famille d'artistes, le jeune plasticien a réalisé 25 tableaux qui retracent le désarroi et les tourments des jeunes. Par des traits foncés et des couleurs sombres, le visiteur peut sentir, à travers ces œuvres, l'état psychologique de l'artiste à la recherche de soi. Pour Aghilès, le dessin est une façon de se débarrasser des idées pessimistes qui le minent, ajoutant que sa relation avec la peinture a pris vie suite au décès de son père. Sur sa vision mélancolique des choses, le plasticien, dont la source d'inspiration est son oncle M'hamed Issiakhem et Mohamed Khedda, numéro deux de l'art plastique algérien, a confié qu'il reproduisait son quotidien dans les rues d'Alger et les graffitis inscrits sur les murs de la ville dévoilant les pensées les plus profondes, celles des jeunes notamment. L'exposition qui se poursuit jusqu'au 30 novembre permettra au public de découvrir le style de prédilection de l'artiste, à savoir le surréalisme. Aghilès, qui est à la recherche de soi à travers les personnages de ses œuvres, tente de définir son propre style souvent influencé par M'hamed Issiakhem et Picasso. "Je prépare une nouvelle collection sur le thème du cancer " confie l'artiste. Ce qui est frappant, c'est que les petits dessins d'Aghilles ressemblent de façon systématique aux illustres symboles que l'on retrouve dans la plupart des œuvres de son oncle Issiakhem. Influence ou simple envie d'imiter un M'hamed exigeant qui s'est fait non seulement un nom dans les années 60 mais aussi un style propre, un lieu inspiré toujours des motifs berbères et autres signes africains ? Aghilles lève le voile sur ce mystère : "au début, je ne connaissais aucune œuvre de mon oncle et pourtant les gens me disaient combien mes tableaux ressemblaient à ceux de mon oncle" avoue-t-il simplement. Mais peut-on réellement ambitionner de devenir peintre quand on s'appelle Issiakhem et de passer outre la curiosité de savoir ce que nos plasticiens qu'ils soient parents ou pas ont façonné pendant un siècle ? Le talent certes ne s'apprend pas, mais l'artiste a besoin de maîtriser la technique d'innover en outrepassant, s'il est un génie, les réalisations qui l'ont précédé.