Quand on est jeune et plein d'espoir, quand on a la vie devant soi, peut-on avoir un regard négatif de la vie ? C'est le cas du jeune Aghiles Issiakhem, un étudiant en arts graphiques à l'Insiag, de Bir-Mourd-Raïs. Dans son exposition qui se tient actuellement, et ce, jusqu'au 8 juillet prochain, à la Cybergalerie Didouche-Mourad, l'artiste dévoile son monde. Un monde noir, triste, sans espoir. Suivant une thématique unique, qui est l'environnement social et familial, le jeune plasticien entraîne le visiteur dans une spirale “du quotidien infernal”. Plus d'une trentaine d'œuvres, entre peintures sur toile et dessins, ornent les murs de la galerie. Des œuvres qui relatent des moments de la vie – dans ce cas des moments tristes – et qui montrent la diversité des genres et des styles. On y trouve du surréalisme, de l'abstrait (pour la peinture), du cubisme (pour le dessin). “Je n'ai pas encore trouvé mon style”, dira Aghiles Issiakhem, en guise d'explication ou d'excuse à ce foisonnement des genres. N'ayant pas de titre, cette exposition s'impose d'elle-même, de par l'intensité du travail, des sentiments mélangés et complexes qui en découlent. On y décèle un vécu pas tout à fait rose, ni joyeux ; une rage de “vider son sac”, de se libérer de ses douleurs et autres tourments ; de faire son deuil sur un passé, bien qu'il soit jeune. Pour peindre, il s'inspire du quotidien et “des choses bizarres qui nous arrivent”. Sa peinture lui sert d'exutoire et de thérapie. Ecorché vif, il utilise la peinture pour s'exprimer, dire à travers les couleurs, les dessins, ce qu'il a sur le cœur ; ses souffrances et celles de son entourage. Sur le plan artistique proprement dit, Aghiles Issiakhem est une valeur sûre, un talent. Il a de qui tenir. Il est le petit neveu d'un des grands noms de la peinture algérienne, à savoir M'hamed Issiakhem. D'ailleurs, on retrouve une certaine influence sur le travail d'Aghiles. “Avant, je peignais comme lui, sans avoir jamais vu ses œuvres.” Malgré cette dégénérescence de tristesse, de désespoir et de souffrance, il n'en demeure pas moins que l'espoir existe. Autodidacte, ce jeune talent veut “entrer à l'Ecole supérieure des beaux-arts”.