Le Goncourt 2005 sera là, dès demain, en chair et en os. François Weyergans, qui a raflé l'un des plus prestigieux prix littéraires, animera demain, à partir de 11h, une conférence de presse au théâtre de Verdure. C'est l'établissements Arts et Culture de la wilaya d'Alger de concert avec les éditions Sédia, qui ont réédité, Trois jours chez ma mère, (le Goncourt 2005), qui ont fait venir l'écrivain que l'on compare de façon systématique à Woody Allen. Ce rendez-vous littéraire extrêmement tardif, relève plutôt des habitudes des éditions Sédia, qui sont versé, depuis peu, dans la réédition d'ouvrages à succèes. Une réédition bien sûr, accompagnée d'une rencontre presse avec l'auteur qui aura marqué d'une façon ou d'une autre le champ de la littérature. Nous serons donc en face de celui qui a raflé le Goncourt 2005, pour Trois jours chez ma mère, un livre qui vous émeut par son style drôle, humoriste, et surtout savant. Ceux qui n'ont pas encore acheté ce livre que proposent déjà les bons libraires à 600DA, doivent absolument se le procurer, tant la fraîcheur qu'on y trouve, tout autant que la drôlerie, vaut plus qu'une brasse dans une piscine d'un pays chaud. Un avant- goût signé par l'éditeur Grasset de Trois jours chez ma mère : "Le héros de ce roman, un homme désemparé, décide, le jour de ses cinquante ans, d'annuler tous ces rendez-vous afin d'essayer de savoir où il en est. Il voudrait changer de vie, de métier, de femme, de ville, et même d'époque ! Je refuse, se dit-il, le côté vomitoire de celui qui se penche sur son passé, je veux m'élancer vers le futur. Cependant, il ne peut s'abolir ce passé dont il voudrait se délivrer. Il se souvient d'un voyage de deux mois, en Italie et en Grèce, avec sa femme. Ce voyage a failli les séparer, mais le souvenir qu'il en garde le rend amoureux d'elle. Et pourtant, affirme-t-il, " j'aurais passé ma vie à souhaiter vivre avec d'autres femmes qu'elle". Toujours, s'appuyant sur les notes de l'éditeur, voici ce que Monsieur Grasset, dit de François Weyergans : "Il est né en 1941. Il a été critique de cinéma et réalisateur. Il est l'auteur, entre autres, de Je suis écrivain (1989), Rire et pleurer (Grasset, 1990), La Démence du boxeur (Grasset, prix Renaudot, 1992), Franz et François (Grasset, 1997)”. Depuis Franz et François, François Weyergans avait disparu dans son bureau, envoyant beaucoup de faxs pour annoncer des manuscrits dont on ne voyait jamais la première page ". Même si son cœur vire plutôt vers la littérature, un art qu'on pratique seul et dans la solitude la plus totale, il n'en demeure pas moins que ce grand fan de Godard est aussi un homme d'image et de théâtre. François Weyergans qui a une hantise noire pour la télévision, est né en 1941en Belgique. Il a réalisé plusieurs documentaires sur l'art et quelques longs métrages, mais il est surtout connu en tant qu'écrivain. Le cinéma n'est pas, pour lui, un art au sens traditionnel du mot, car il nécessite un lourd travail d'équipe, de temps et de l'argent. Mais Weyergans aime le 7e art, malheureusement, écrasé par la télévision qui prétend le servir. La télévision, c'est aujourd'hui " la grande prêtresse de tous les discours ". François Weyergans veut bien y passer mais reste lucide et sait qu'il ne fait que la promotion d'un livre sous prétexte de rencontrer le public. Il préfère le musée Picasso où il se rend quand il a l'angoisse de la page blanche. Il aime aussi Giacometti, qu'il a connu et qui a été un maître pour lui. Le prix Goncourt a passé de longues années pendant lesquelles il ne publie rien. Il annonce, sans cesse, à ses éditeurs que son livre est prêt, ceux-ci en font la promotion et puis... rien. Que fait Weyergans ? Il écrit, certes, il pense. Il écrit des faxs quand il n'arrive pas à écrire son roman. Il reprend des passages du manuscrit de nombreuses fois, se corrigeant, se re-corrigeant, dans le but de retrouver la fraîcheur du premier jet. Une ré-écriture sans fin. Ecrire est douloureux, pénible. Le seul livre qui lui a été agréable de faire est son premier roman, Salomé, écrit en 1969, qui parait en 2005 en même temps que Trois jours chez ma mère.