Le romancier et critique de cinéma, François Weyergans, a animé hier matin, au théâtre de verdure d'El Aurassi, une conférence de presse portant sur son dernier livre Trois jours chez ma mère. Un livre qui a obtenu le prix Concourt en 2005. François Weyergans est l'auteur de douze romans. Après des études inachevées, François Weyergans s'oriente vers le cinéma (IDHEC) et réalise son premier film sur Maurice Béjart. Il réalise deux longs métrages qui ne seront jamais projetés et entre en analyse chez Jacques Lacan. Il raconte cette analyse dans un livre sarcastique Le Pitre qui obtient le Prix Roger Nimier en 1973 et Frantz et François, grand prix de la langue française en 1997. De par son titre Trois jours chez ma mère laisse supposer qu'il s'agit d'un roman autobiographique, l'auteur s'en défend en disant que l'histoire en question découle de la fiction. Comme pour mieux dérouter le lecteur, l'auteur a choisi de prénommer son personnage principal du même nom que lui à savoir, François Weyergans. Nuit après nuit, un homme perturbé se protège en évoquant son passé. Sa mémoire lui donne le tournis. Il s'invente alors une série de doubles qui mènent une vie sentimentale aussi agitée que la sienne. François voudrait aller rendre visite à sa mère qui vit seule en Provence. Sa maternelle aura bientôt quatre-vingt dix ans. Il s'est promis que sitôt son livre achevé, il irait voir sa maman. Tout au long des 210 pages, le lecteur est transporté dans un monde où s'enchevêtrent humour, rire et émotion à outrance. Avec un humour décapant, l'écrivain François Weyergans a expliqué que très souvent il est obligé d'inventer en prenant des choses autour de lui. C'est un genre de kaléidoscope qu'il invente. Le vrai narcissisme, dit-il, est chez le lecteur que chez l'auteur. Son rapport à l'écriture est un besoin vital. Il écrit souvent des pages et au bout de deux ans, il en fait un embryon de roman. Ecrire la nuit, révèle-t-il, est un choix technique où la tentation n'a pas de place. C'est une manière de protéger son travail. A la question de savoir quel est son rapport avec la littérature maghrébine d'expression française, il avoue qu'il n'est pas un spécialiste de ce genre de littérature cependant il se souvient que son père lui avait recommandé à l'âge de 14 ans de lire Nedjma de Kateb Yacine. Il a eu également l'opportunité de lire Driss Chraïbi, Rachid Choukri et Assia Djebbar. Cependant l'écrivain préfère être franc en disant qu'il préfère ne pas s'égarer géographiquement pour ne pas perdre de vue sa littérature. Il est à noter, par ailleurs, que Trois jours chez ma mère est désormais disponible en Algérie grâce à la toute nouvelle collection Laurier des éditions Sédia. Cette collection inaugurée par l'écrivain François Weyergans, reprend des auteurs qui ont reçu des prix à l'étranger (Goncourt, Renaudot, Interallié). On annonce d'ores et déjà que pour la rentrée prochaine paraîtra Les âmes grises de Philipe Claudel en langue arabe (prix Renaudot 2003 Stock) et Maryline, dernières séances de Michel Schneider(prix interallié 2006).