Le groupe informatique américain Dell a publié, avant-hier, un bénéfice net en hausse de 9% au troisième trimestre de son exercice décalé, meilleur que prévu à 893 millions de dollars, mais assorti d'une stagnation du chiffre d'affaires. Rapporté au nombre d'actions et hors éléments exceptionnels, le bénéfice revient à 54 cents, au-delà des 47 cents escomptés par les analystes. Le groupe texan a expliqué que "vu le contexte macroéconomique incertain" et les problèmes rencontrés dans la production de disques durs, il visait le bas de sa fourchette de prévisions de chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'exercice. La progression du chiffre d'affaires de l'exercice est attendue plus proche de 1% que de 5%. En revanche côté bénéfices, le groupe, qui privilégie les recettes sur les volumes de ventes, a indiqué qu'il était parti pour dépasser sa prévision d'une progression de 17% à 23% du bénéfice d'exploitation annuel. Dell fait partie des groupes touchés par les inondations en Thaïlande, deuxième exportateur mondial de disques durs, et la situation est l'une des principales inconnues pesant sur ses résultats. "Les inondations n'ont pas reculé", a noté le directeur financier Brian Gladden lors d'une téléconférence avec des analystes, ce qui fait qu'"il est très difficile pour le secteur d'identifier la magnitude et la durée" des difficultés d'approvisionnement. Le groupe a indiqué qu'il ne donnerait pas d'indication sur le prochain exercice avant février. Interrogée sur les perspectives de dépenses mondiales d'informatique en 2012, la direction a souligné qu'elle les attendait "relativement saines". En outre elle espère que son positionnement, qui privilégie les entreprises, et, de plus en plus, les services, lui permettait de tabler sur une croissance de l'activité et des bénéfices. Pour ce qui est du troisième trimestre, clos le 28 octobre, les recettes ont déçu, restant pratiquement stables à 15,37 milliards de dollars alors que les analystes attendaient une progression de 1,7% à 15,65 milliards de dollars. Le trimestre a été marqué par une progression des ventes aux entreprises (+4% pour les grandes entreprises, +1% pour les PME), soutenues par les services, alors que les ventes aux collectivités ont fléchi de 2% et celles au grand public ont chuté de 6%. "Nos résultats ce trimestre et durant l'année écoulée montrent un nouveau Dell, concentré sur la fourniture de solutions permettant d'améliorer la productivité", a souligné le P-DG fondateur Michael Dell, cité dans un communiqué. Par région, les pays "de croissance" (hors Etats-Unis, Canada, Europe de l'ouest et Japon), qui représentent 29% des débouchés de Dell, ont enregistré une progression des ventes de 11%, dont 14% pour les seuls pays BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), et 23% pour la seule Chine. "Conformément à notre stratégie et aux investissements que nous avons faits, nous sommes restés sur un excellent élan dans notre activité entreprises", a commenté pour sa part M. Gladden, "avec une croissance à deux chiffres des recettes dans les services, les serveurs et les réseaux, et dans les pays en croissance essentiels, en dépit d'une certaine incertitude macro-économique". Alors qu'un analyste s'étonnait de voir que Dell n'avait pas profité des déboires de Hewlett-Packard, en pleine remise en cause stratégique depuis le mois d'août, pour gagner des parts de marché, M. Gladden a souligné que le groupe privilégiait non pas des gains de parts de marché généralisés, mais centrés sur les activités les plus rentables. "Nous gagnons des parts dans les domaines à plus haute valeur", a-t-il assuré. "Nous donnons la priorité aux parts des profits plutôt qu'aux parts de marché, c'est particulièrement sensible dans les serveurs", a-t-il précisé, vantant aussi la croissance du carnet de commande et des signatures de contrats dans les services. L'action perdait 1,41% à 15,41 dollars dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.