La Russie, le Bélarus et le Kazakhstan se sont accordés, avant-hier, sur une déclaration d'intention pour créer d'ici 2015 une Union économique eurasiatique, un projet du Premier ministre Vladimir Poutine qui milite pour une intégration toujours plus étroite des pays de l'ex-URSS. Le président russe Dmitri Medvedev ainsi que ses homologues bélarusses Alexandre Loukachenko et kazakh Noursoultan Nazarbaïev ont signé à Moscou une Déclaration sur l'intégration économique eurasiatique, ainsi qu'une série d'autres documents techniques pour la mettre en œuvre. Nous avons fait un pas très important vers la création d'une Union économique eurasiatique. Cela sera sans aucun doute décisif pour l'avenir de nos pays, a déclaré M. Medvedev lors de la cérémonie, dans des propos retransmis par la télévision russe. Un espace économique unifié, formé par les trois Etats, qui ont déjà créé une Union douanière en 2009, doit être lancé le 1er janvier 2012. L'Union économique eurasiatique doit, elle, être créée d'ici 2015, a précisé le président russe. Les trois chefs d'Etats se sont mis d'accord aussi sur la formation d'une commission économique eurasiatique, qui doit piloter le processus d'intégration entre ces trois anciennes républiques soviétiques. M. Poutine avait pour la première fois évoqué la création d'une Union eurasiatique avec d'autres républiques de l'ex-URSS dans un article publié par le quotidien Izvestia en octobre, peu après avoir annoncé qu'il se présenterait à l'élection présidentielle de 2012. Il y avait loué ce modèle d'unification puissante et supranationale, capable de devenir l'un des pôles du monde contemporain, tout en se défendant de vouloir ressusciter l'URSS. La Russie a multiplié les tentatives d'accroître l'intégration des ex-républiques soviétiques depuis la disparition de l'URSS en 1991. Mais ces alliances politiques, économiques ou militaires (Communauté des Etats indépendants, Communauté économique eurasiatique, Union Russie-Bélarus ou encore l'Organisation du traité de sécurité collective) n'ont conduit qu'à une coopération modeste. Vladimir Poutine n'a cependant jamais renoncé à cette ambition de reconstruire les liens entre ces pays. Il avait ainsi qualifié en 2005 l'explosion de l'Union soviétique de plus grande catastrophe géopolitique du XXème siècle. Il a par ailleurs déclaré jeudi que pour lui l'URSS, une union de quinze républiques dont la Russie, était pour lui une grande Russie.