Le Venezuela a reconnu hier l'indépendance des provinces rebelles géorgiennes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie. Le Venezuela a reconnu hier l'indépendance des provinces rebelles géorgiennes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie. Le président vénézuélien, Hugo Chavez, a rencontré, hier à Moscou, son homologue russe, Dmitri Medvedev, pour des pourparlers axés sur la coopération militaire et énergétique, après s'être livré à une nouvelle invective contre les Etats-Unis. M. Chavez a entamé sa visite mercredi soir par un discours devant des étudiants, au cours duquel il a comparé les Etats-Unis à un boa avalant les petites nations, avant de traiter la puissance américaine de « principal terroriste au monde ». « Les Etats-Unis veulent contrôler le monde entier, mais l'empire yankee est en train d'échouer », a-t-il déclaré, selon Interfax, lors d'un discours à l'Université de l'Amitié entre les peuples. M. Chavez qui achève à Moscou une tournée l'ayant conduit en Libye, Algérie, Syrie, Iran, au Turkménistan et au Bélarus, s'était déjà illustré mardi en transmettant à son homologue bélarusse, Alexandre Loukachenko, un bonjour de l'« axe du mal », expression de l'ex-président américain, George Bush, pour désigner les pays soupçonnés notamment de soutenir le terrorisme. Le président vénézuélien, qui n'a pas hésité à chanter et à jouer des maracas devant les étudiants, s'est ensuite employé à louer l'action du Premier ministre russe, Vladimir Poutine, et de Dmitri Medvedev. « Je crois que Poutine et Medvedev vont laisser derrière eux un grand héritage, pas seulement pour la Russie mais pour le monde entier », a-t-il souligné. Mais au-delà de ses déclarations à l'emporte-pièce, le président vénézuélien espère avant tout s'assurer des livraisons d'armes russes. D'après les agences russes, il souhaite acquérir aussi bien des chars T-72 et T-90 que des hélicoptères, des transports de troupes blindés, des sous-marins et des systèmes antimissiles. Le Venezuela doit pour cela obtenir un crédit de la part de la Russie, la politique dépensière de M. Chavez et la crise mondiale ayant privé Caracas de moyens financiers. « Il n'y a pas d'argent dans le budget du Venezuela. C'est le résultat des activités de Chavez et de la crise », notait ainsi le vice-président du conseil des affaires Russie-Venezuela, Vladimir Semago, lundi dans le quotidien russe Kommersant. Le principal conseiller diplomatique du Kremlin, Sergueï Prikhodko, a indiqué mercredi que Moscou pourrait accorder un crédit pour l'achat d'armements russes, tout en estimant qu'aucun contrat ne serait signé au cours de la visite de M. Chavez. Selon Kommersant, Moscou veut en échange plusieurs contrats d'exploitation de gisements pétroliers au Venezuela, et plus particulièrement finaliser la création d'une coentreprise russo-vénézuélienne pour l'exploitation du bloc Junin-6 du bassin de l'Orénoque. Si un accord de principe en ce sens a déjà été signé entre PDVSA (Petroleos de Venezuela) et le consortium pétrolier national (formé à l'automne 2008 par Rosneft, Loukoïl, Gazprom neft, TNK-BP et Sourgoutneftegaz), la Russie espère que la société puisse se mettre au travail avant la fin de l'année. Le Venezuela a reconnu hier l'indépendance des provinces rebelles géorgiennes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie. Le Venezuela devient ainsi le troisième pays à reconnaître la souveraineté de ces deux territoires géorgiens, après la Russie et le Nicaragua. Moscou avait reconnu leur indépendance après la guerre russo-géorgienne d'août 2008 pour le contrôle de l'Ossétie du Sud. Le Venezuela a besoin d'un crédit de Moscou pour pouvoir acheter de l'armement russe.