Le prélèvement automatique direct fait son entrée sur le marché financier algérien. C'est grâce à une initiative commune d'Orascom Télécom Algérie (OTA) et de la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) que ce nouveau mode vient enrichir les moyens de paiement de masse. En effet, grâce à la convention signée hier entre les deux entreprises, les abonnés Djezzy n'auront plus à se déplacer pour payer leurs factures puisque celles-ci pourront être domiciliées dans la banque de leur choix et le montant à payer sera directement prélevé sur leur compte bancaire ou CCP. Le principe de l'opération est simple. Il suffit à l'abonné Djezzy de remplir en 3 exemplaires un des formulaires d'autorisation de prélèvement disponibles dans les 62 CDS Djezzy à travers tout le territoire national. Il faudra ensuite le contresigner par le teneur de son compte bancaire ou postal, lequel garde une copie. L'abonné devra ensuite déposer une autre copie dans l'un des CDS Djezzy et pourra conserver la troisième copie. A partir de ce moment là, chaque facture sera transmise à la Badr laquelle s'occupera des procédures de prélèvement sur compte auprès des différentes banques publiques et privées ainsi qu'auprès de la poste. Le tout en un délai record : 2 à 3 jours. L'abonné conservera néanmoins une marge de 20 jours pour s'opposer à n'importe quelle facture. Le leader de la téléphonie mobile en Algérie, et premier opérateur privé à être agréé grand facturier par les autorités monétaires, entend ainsi apporter plus de confort et participer à la dynamisation des modes de paiement, laquelle permettra à terme au consommateur algérien de payer l'ensemble de ses factures automatiquement. Au cours d'une conférence de presse tenue à l'occasion de la signature de cette convention hier à l'hôtel Hilton, M. Hassan Kabbani, DG d'OTA a insisté sur le fait que cette solution, qui va faciliter la vie des consommateurs qu'ils soient professionnels, entreprises ou simples ménages, n'a été possible que grâce au partenariat premier du genre entre " un opérateur de téléphonie mobile du secteur privé et une banque publique modernisée qui s'associent pour mieux servir leurs clients. " Il ajoutera qu'OTA " est conscient de son rôle de locomotive du secteur des télécoms et s'engage tous les jours à continuer de participer activement à la modernisation des technologies de l'information et de la communication, la création d'emplois et aujourd'hui de contribuer à la modernisation des moyens de paiement du particulier pour davantage de confort et de l'entreprise pour plus d'efficacité ". M. Kabbani, a également indiqué que cette solution apportera plus d'efficacité dans les recouvrements pour les quelque 500 000 factures que Djezzy établit mensuellement en post-paid. Il infirmera néanmoins qu'OTA puisse souffrir d'un problème de non-paiement des factures, puisque celles-ci ne dépassent pas les 5% et encore, la majorité de ces cas est en cours de traitement. Aussi, le DG d'OTA insistera sur le fait que l'entreprise laisse le libre choix à ses abonnés pour adopter un mode de paiement, entre prélèvement automatique, chèques, en espèce ou encore via des cartes de recharge Djezzy, comme ils peuvent ouvrir un compte spécialement dédié au paiement de leurs factures. Pour sa part le P-DG de la Badr, M. Boualem Djebbar a insisté sur les relations qui lient OTA à sa banque depuis de nombreuses années. Il affirmera que la question des prélèvements automatiques est une question très sensible et constitue un ancrage dans la modernisation des systèmes de paiement de masse. Et d'ajouter que ce nouveau mode de paiement facilitera à coup sûr la facturation aussi bien pour les ménages que pour les entreprises. De son côté, le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), M. Abderrahmane Benkhalfa, a insisté sur le fait que le prélèvement automatique est au cœur de la modernisation des systèmes de paiement de masse. Cette étape nous fait faire une incursion dans l'économie de demain, une économie marquée par l'émergence de la concurrence, et la naissance d'une véritable industrie bancaire. M. Benkhalfa estime que la généralisation de ce mode de paiement permettra aux 22 000 agents de front travaillants dans les quelque 1 390 guichets bancaires hors CCP de s'orienter vers d'autres services tels que le financement de l'investissement. Le représentant de l'Abef indiquera, sur un autre registre, que 4,5 millions de chèques ont été traités par le système de télécompensation en une année.