Le gouvernement soudanais a bloqué les exportations de pétrole du Soudan du Sud en raison d'un conflit sur le paiement de taxes de transit, a déclaré, avant-hier, le ministre soudanais du Pétrole, Ali Ahmed Osmane. Le Soudan a interrompu le 17 novembre les exportations de pétrole du Soudan du Sud, a affirmé le ministre. C'est la deuxième fois que Khartoum prend une telle mesure depuis l'accession du Sud à l'indépendance en juillet. Après l'indépendance du Soudan du Sud, nous leur avons permis d'exporter le pétrole (via le Soudan) et demandé de payer les frais du port et autres, ce qu'ils avaient accepté, a-t-il expliqué. A fin octobre, le montant total des frais dus était de 727 millions de dollars et ils n'ont rien payé. C'est pourquoi nous avons décidé d'empêcher le Soudan du Sud d'exporter le pétrole, a ajouté le ministre soudanais. Il a expliqué que l'oléoduc n'avait pas été fermé mais le Sud n'avait pas été autorisé à exporter son pétrole via Port Soudan. En août, un chargement de 600 000 barils de pétrole du Soudan du Sud avait été brièvement bloqué à Port Soudan pour les mêmes raisons. Il a pu peu après quitter le port pour sa destination après autorisation. Khartoum et Juba avaient alors dit que les négociations étaient au point mort sur les taxes de transit, l'une des questions les plus épineuses toujours en suspens entre les deux parties. Le sujet est crucial, 98% des revenus du Soudan du Sud et 60% de ceux du Soudan sont liés au pétrole. Et la partition a fait perdre à Khartoum environ 36% de ses revenus pétroliers. Quelques semaines avant la sécession du Sud, le président soudanais Omar el-Béchir avait menacé Juba de ne pas autoriser le pétrole sud-soudanais à utiliser ses infrastructures pétrolières (oléoducs, raffinerie et port), si aucun accord n'était signé avant la création du nouvel Etat. Le ministre du Pétrole du Soudan du Sud, Stephen Dhieu, a affirmé la semaine dernière que sa production de pétrole avait baissé de 20 000 barils par jour à 350 000 bpj depuis l'indépendance, attribuant ce déclin au fait que Khartoum a rappelé ses ouvriers et sous-traitants qualifiés et à la fermeture de la frontière.