Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU tiendra, demain, une session spéciale sur la situation en Syrie, à la demande de l'Union européenne, apprend-on, hier, de source diplomatique européenne. "Il y aura une session spéciale du Conseil sur la situation des droits de l'homme en Syrie vendredi", a indiqué un diplomate, précisant que 28 pays avaient signé la demande de convocation de la session spéciale, la troisième cette année. Un rapport accablant pour la Syrie a été publié lundi par la commission internationale d'enquête mandatée par le Conseil. Ce rapport a conclu que les autorités syriennes avaient commis des crimes contre l'humanité, dans leur répression des manifestations d'opposants au régime depuis mars. A ce jour, cette répression a fait plus de 3500 morts selon l'ONU. Les trois membres de la commission d'enquête n'ont pu se rendre en Syrie pour effectuer leur travail, mais ont auditionné 233 victimes ou témoins d'atrocités commises par les forces de sécurité syrienne, comme des meurtres, des viols, et des actes de torture sur des adultes et des enfants. Outre l'UE, via Mme Catherine Ashton, qui a lancé dès, lundi soir, un appel pour une réunion spéciale du Conseil à ce sujet, la Suisse, les Etats-Unis, et plusieurs pays arabes comme le Qatar, le Koweït, l'Arabie saoudite et la Jordanie, ont demandé cette session spéciale. Un projet de résolution préparé par l'Union européenne prévoit de condamner "les graves violations systématiques des droits de l'homme" commises par les autorités syriennes. Le projet demande que le rapport de la commission d'enquête soit soumis à l'Assemblée générale de l'ONU et au Conseil de sécurité de l'ONU. Le Conseil des droits de l'homme a déjà tenu deux sessions extraordinaires sur la situation en Syrie pour y condamner la répression, le 29 avril et les 22 et 23 août dernier. La Turquie adopte des sanctions économiques contre la Syrie Ankara a décrété des sanctions économiques à l'encontre de la Syrie, a annoncé, hier, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. Les sanctions turques prévoient; entre autres, le gel du partenariat stratégique avec la Syrie, l'interdiction d'entrée en Turquie aux responsables et aux hommes d'affaires syriens, le gel des fonds appartenant au président el-Assad et aux membres de son gouvernement, ainsi qu'un embargo sur les livraisons d'armes en provenance des pays tiers vers la Syrie. Auparavant, la Ligue arabe a également instauré des sanctions économiques contre le régime syrien en réponse au refus de Damas d'accueillir des observateurs arabes. Depuis la mi-mars, la Syrie est secouée par un mouvement de contestation du régime en place.