Le Musée d'art moderne et contemporain d'Alger (MAMA) accueille depuis hier et jusqu'au 03 février, la troisième édition du Festival international d'art contemporain d'Alger. Ce rendez- vous éminemment plastique est placé cette année sous le thème très curieux du " Retour ". Quel Retour? Les organisateurs et à leur tête le ministère de la Culture, disent que ce concept " est proposé dans son sens philosophique, social, culturel et artistique large " et que " dans l'actualité on observe de manière récurrente un retour vers le passé et sa mise en lumière, l'histoire des sociétés et des individus, des périodes de l'art et de la culture ( musique des années 60/70/80, mode vestimentaire des années 50/60 etc.), du spirituel, des grandes idéologies, ou migrations et exils qui impliquent, par le départ qu'ils signifient, autant de retours par la négation de celui-ci, enfin une sorte d' 'éternel retour "… Il est vrai que les politiques actuelles favorisent ce retour au passé dans le domaine du cinéma et les autres arts de la scène, et que même la récente sur le cinéma stipule dans l'un des ses articles que tout réalisateur qui se penche sur un travail lié à l'Histoire de l'Algérie, pourrait avoir de facto, une subvention. Il est tout de même drôle de parler de passé, à chaque circonstance, en ignorant le présent et l'avenir qui semblent beaucoup plus vivants. En tout cas, plus d'une vingtaine de participants dont des plasticiens : Palestiniens, Libanais, Irakiens, Turques, Allemands, Roumains, Russes , Coréens, Pakistanais, Sénégalais, Camerounais, Marocains, Tunisiens, Paraguayens, Algériens, Serbes sont présent à cette immense rendez-vous qui sera ouvert sur d'autres questions. Car des commissaires d'expo, tout autant que des critiques d'art internationaux sont aussi invités à cette manif pour partager des débats et discussions autour de l'art contemporain et les manifestations internationales qui lui sont consacrés dans ces différentes régions du monde. Parallèlement à l'expo, des tables rondes seront organisées autour du thème "Retour sur les Biennales et Festivals du Sud : stratégies et enjeux". Des historiens de l'art, philosophes, commissaires d'expositions, critiques d'art, directeurs de musées d'art contemporain, éditeurs, chercheurs et écrivains animeront des débats qui auront pour sujets "La place et le rôle des biennales du Sud dans la cartographie artistique internationale", "Enjeux du parrainage occidental des Biennales et Festivals du Sud", "La question de l'identité des Biennales et Festivals du Sud" et "Diffusion et promotion de la production artistique internationale : un échange inégal ?" Ce troisième Festival international de l'art contemporain d'Alger a aussi intégré un volet musique. En collaboration avec Ecume Marseille, le Fiac 2011 organise un cycle intitulé "Figures Sonores" qui présentera un répertoire des musiques du XXe siècle. Trois ensembles représentant des genres musicaux différents animeront trois soirées avec des concerts commentés. Les œuvres qui seront interprétées sont inspirées par des courants artistiques majeurs du XXe siècle comme l'impressionnisme, le dodécaphonisme, le néo-classicisme et la musique d'avant-garde. Au programme de ce cycle : Piano à 4 mains avec Anne-Marie Ghirardelli et Joel Rigal, (samedi 10 décembre à 18h), Quatuor d'Aix-en-Provence avec Sophie Baduel (violon), Daniel Paloyan (clarinette) François Baduel (violoncelle) et Olivier Lechardeur (piano) pour le samedi 17 décembre à 18h et Récital lyrique pour voix et piano avec Elizabeth Grard (soprano) et Nathalie Negro (piano) pour le samedi 14 janvier à 18h. Ce dernier concert sera précédé par une conférence de Pierre Albert Castanet intitulée "Histoire de la musique contemporaine". Selon les organisateurs, ce rendez-vous a pour objectif de "Promouvoir et de diffuser les œuvres des artistes internationaux et locaux, confronter les styles, les époques et les groupes, mais également donner de la visibilité et aider à l'émergence de talents locaux et internationaux. " Dès aujourd'hui, le public est invité à aller à la rencontre de différentes œuvres et les en confronter, celles venues d'ici et d'ailleurs.