Les Bourses européennes ont terminé la semaine sur de nettes hausses, portées par les conclusions du sommet européen qui entérinent le renforcement de la discipline budgétaire en zone euro. Après une matinée teintée d'hésitations, les places européennes ont finalement préféré une lecture optimiste de l'accord conclu dans la nuit entre tous les membres de l'UE, sauf le Royaume-Uni. Les investisseurs ont mis de côté le peu d'avancées dans la mise en place d'un pare-feu immédiat à la crise, pour saluer avant tout le choix de la rigueur budgétaire. Le marché a également bénéficié de statistiques encourageantes aux Etats-Unis avec la poursuite de l'amélioration du moral des ménages en décembre et la réduction du déficit commercial en octobre. Mais, à part Madrid, aucune des places boursières n'a cependant compensé ses fortes pertes de, jeudi, provoquées par la crainte d'un échec du sommet européen. L'Eurostoxx 50 a engrangé un gain de 2,38% A la Bourse de Paris, le CAC 40 a grimpé de 2,48% à 3172,35 points. BNP Paribas a pris 4,48% à 32,51 euros, Crédit Agricole 4,13% à 4,80 euros et Société Générale 2,38% à 19,56 euros. Natixis a gagné 4,12% à 2,17 euros. Les valeurs cycliques, sensibles aux mouvements boursiers, ont profité du rebond du marché, à l'image de Saint Gobain (+3,76% à 30,78 euros) et ArcelorMittal (+4,47% à 14,14 euros). Alcatel-Lucent a pris 7,13% à 1,26 euro, grâce au relèvement de recommandation sur son titre de "performance en ligne" à "surperformance" par Bernstein. En revanche, les valeurs défensives, considérées comme les moins sensibles à l'évolution du marché, ont terminé en baisse. Essilor a perdu 0,43% à 52,88 euros et Pernord Ricard 1,48% à 69,30 euros. A Francfort, l'indice Dax des trente valeurs vedettes a pris 1,91% à 5986,71 points. Les banques ont fait bonne figure malgré les inquiétudes sur leurs besoins de refinancement, estimés la veille par l'autorité bancaire européenne: Deutsche Bank a pris 4,73% à 29,59 euros, Commerzbank 3,67% à 1,33 euros. Allianz, qui détient un portefeuille fourni d'obligations souveraines européennes, a gagné 3,24% à 79,39 euros. Lufthansa a progressé de 3,57% à 9,11 euros, après avoir annoncé une hausse de 4,6% sur un an du nombre de passagers transportés en novembre. A Londres, l'indice Footsie-100 a progressé de 0,83% à 5529,21 points. Lloyds Banking Group a terminé en tête de l'indice, avec une hausse de 6,52% à 26,715 pence, Barclays de 5,43% à 190,2 pence, Royal Bank of Scotland (RBS) de 5,11% à 21,99 pence. HSBC, fortement implantée en Asie, a toutefois terminé à rebours de la tendance du secteur, abandonnant 1,02% à 496,5591 pence, à la suite des signes de ralentissement de la croissance en Chine. La Bourse de Milan a réalisé une belle remontée de 3,37% à 15'484 points. Intesa Sanpaolo a bondi de 7,85% à 1,277 euro, Banca Monte dei Paschi di Siena de 7,25% à 0,2842 euro et UniCredit de 7,10% à 0,80 euro. Parmi les autres valeurs phares, le groupe automobile Fiat a gagné 4,67% à 3,942 euros, l'assureur Generali 4,01% à 12,44 euros et le groupe de télévision Mediaset 3,51% à 2,18 euros. Au rang des rares baisses, le groupe de spiritueux Campari a cédé 0,29% à 5,175 euros et l'assureur Fondiaria-SAI 2,85% à 0,9375 euro. L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a gagné 2,23% à 8649,7 points. Les valeurs bancaires ont particulièrement progressé: Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation, a grimpé de 2,33% à 5,971 euros, BBVA, deuxième banque espagnole, a pris 2,35% à 6,52 euros et CaixaBank a avancé de 2,11% à 3,972 euros. L'indice SMI des 20 valeurs vedettes de la Bourse suisse a progressé de 0,97% à 5793,57 points. Credit Suisse a signé la meilleure performance de la séance avec une hausse de 3,51% à 22,98 francs, suivi d'UBS qui a pris 2,70% à 11,42 francs et de Zurich Financial Services (ZFS) qui a gagné 2,20% à 209,50 francs. Transocean a une nouvelle fois fini sur une forte baisse de 2,03% à 39,14 francs, devant Syngenta en recul de 1,35% à 263,50 francs. La Bourse de Lisbonne a terminé en hausse de 1,49% à 5546,12 points. La banque Banif a enregistré la plus forte hausse avec un gain de 10,86% tandis que la BPI a progressé de 5,24% et la BCP de 0,81%. La BES a en revanche réalisé la plus mauvaise performance avec une baisse de 3,77%. Parmi les poids lourds du PSI-20, le pétrolier Galp a progressé de 2,80% et Portugal Télecom a gagné 2,35%. La Bourse de Bruxelles a rebondi de 1,68% à 2078,46 points. Le titre de l'assureur Ageas (ex-Fortis) a enregistré la meilleure performance de l'indice Bel-20, bondissant de 8,66% à 1,33 euro. Dans le secteur énergétique, GDF Suez a gagné 4,86% à 21,34 euros après avoir annoncé qu'il voulait porter ses capacités de production d'électricité de près de 115 gigawatts aujourd'hui à 150 d'ici 2016. L'indice AEX des principales valeurs de la bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 1,59% à 304,58 points. Le groupe sidérurgique ArcelorMittal gagne 4,47% à 14,14 euros, suivi par le bancassureur Aegon, en hausse de 3,96% à 3,35 euros. Wall Street finit en hausse, portée par l'Europe et l'économie américaine Wall Street a fini en nette hausse, avant-hier, dans le sillage du nouveau pacte d'union de stabilité budgétaire conclu en Europe, les investisseurs étant également encouragés par des statistiques sur l'économie américaine: le Dow Jones a pris 1,55% et le Nasdaq 1,94%. Selon des chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a gagné 186,56 points à 12.184,26 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 50,47 points à 2.646,85 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a avancé de 1,69% (20,84 points) à 1.255,19 points. On ne peut pas dire que la crise est derrière nous, mais peut-être que l'état d'urgence l'est, a commenté Gregori Volokhine, stratège chez Meeschaert. On a surtout rattrapé la baisse d'hier (jeudi), on ne peut pas parler d'enthousiasme extrême, a-t-il nuancé. Tous les pays de l'UE, à la seule exception du Royaume-Uni, devraient rejoindre l'accord sur le renforcement de la discipline budgétaire conclu par les pays de la zone euro, selon un communiqué publie, avant-hier, par les dirigeants européens, réunis en sommet à Bruxelles depuis la veille. Ça continue à pousser les attentes (pour une sortie de crise) mais il ne faut pas oublier les questions sous-jacentes: une union fiscale et budgétaire est-elle vraiment viable?, a tempéré Lindsey Piegza, économiste chez FTN Financial. Le diable est dans les détails, et là les détails on ne les connait pas du tout, a abondé M. Volokhine. Sur le front américain, les statistiques encourageantes se succèdent: le moral des ménages a poursuivi sa remontée en décembre, pour le quatrième mois d'affilée. Et les Etats-Unis ont réduit leur déficit commercial en octobre grâce à une baisse de leurs importations plus rapide que celle des exportations. Les choses ne se détériorent pas et il n'y a qu'une direction possible: la hausse. Ce sentiment général encourage l'optimisme des consommateurs, a noté Mme Piegza. Le marché obligataire a fini en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a avancé à 2,052% contre 1,972% jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,100% contre 2,997%.