Les Bourses européennes commençaient la semaine en nette hausse, hier, dopées par des informations de presse sur un éventuel plan d'aide du Fonds monétaire international (FMI) à l'Italie, malgré le démenti de l'organisation. A l'ouverture, la Bourse de Paris progressait de 1,18%, Francfort de 1,53%, Londres de 0,74%, Madrid de 1,5%, Milan de 1,44%. En Asie, les places financières étaient également orientées dans le vert, notamment la Bourse de Tokyo qui a terminé la séance de lundi sur une hausse de 1,56%. Les informations sur une aide massive du FMI à l'Italie redonnent de l'espoir aux investisseurs, a commenté un analyste parisien sous couvert d'anonymat. Selon le quotidien italien La Stampa, le Fonds pourrait débloquer entre 400 et 600 milliards d'euros, ce qui permettrait à la péninsule de disposer d'une fenêtre de 12 à 18 mois pour mettre en place des réductions budgétaires et des réformes économiques. Le FMI a toutefois démenti mener une quelconque discussion avec les autorités italiennes sur ce sujet. En attendant, l'aggravation rapide de la crise de la dette dans la zone euro menace les notes de solvabilité de tous les Etats européens, a averti l'agence d'évaluation financière Moody's Investors Service. Dans ce contexte tendu, certains pays notés triple " A " font pression pour que l'Allemagne infléchisse sa position sur le rôle de la Banque centrale européenne (BCE). La Finlande a de nouveau ouvert la porte à une intervention plus poussée de l'institution de Francfort et l'Autriche s'est déclarée en faveur de la création d'euro-obligations. Paris: en hausse malgré le démenti du FMI sur l'éventuel prêt de l'Italie La Bourse de Paris était en forte hausse, hier, dans les premiers échanges, dopée par des informations de presse sur un éventuel plan d'aide du Fonds monétaire international (FMI) à l'Italie, pourtant démenties par l'organisation de Washington. Peu après l'ouverture, le CAC 40 s'adjugeait 2,04%, prenant 58,36 points à 2916,73 points. Du côté des valeurs, le secteur bancaire, très exposé à la dette italienne, avait le vent en poupe. BNP Paribas prenait 3,42% à 26,73 euros, Crédit Agricole 2,58% à 4,18 euros et Société Générale 2,46% à 16,22 euros. Hors CAC 40, Dexia grimpait de 9,16% à 0,40 euro alors que les Etats français, belge et luxembourgeois travaillent à un mécanisme de garantie temporaire destiné à la banque en attendant la validation par la Commission européenne du dispositif de garantie de financement. STMicroelectronics était en hausse de 4,35% à 4,46 euros. Le directeur général de la société, Didier Lamouche, va piloter lui-même ST-Ericsson, la filiale spécialisée dans les composants pour téléphones portables dont les pertes plombent depuis des années les comptes de sa maison-mère. La compagnie foncière Silic, spécialisée en immobilier d'entreprise, gagnait 4,57% à 70,27 euros. L'assureur Groupama, qui a besoin de liquidités, réfléchirait à la cession de sa part de 44% dans le capital de l'entreprise, selon le quotidien La Tribune. Suisses : rebond confirmé à l'ouverture La Bourse suisse a ouvert en nette hausse, hier, confirmant son rebond de vendredi. Dans les premiers échanges, le SMI gagnait 1,38% à 5469,94 points, le SLI avançait de 1,82% à 819,82 points, le SPI s'améliorait de 1,33% à 4952,74 points. Les financières étaient particulièrement bien orientées, dopées par la perspective d'une aide financière à l'Italie, ignorant le démenti du FMI. Credit Suisse (+3,3%) faisait mieux qu'UBS (+2,1%). Aux assurances, Swiss Re (+3,6%) était en tête, devant Swiss Life (+3,2%) et ZFS (+2,4%). Julius Bär (-0,7%) était le seul perdant des titres du SMI/SLI. C'est finalement le groupe bancaire brésilien Safra qui s'est emparé de la banque Sarasin (nominative B: -16,5% à 28,65 franc), en rachetant la participation majoritaire du néerlandais Rabobank pour 1,04 Mrd franc, soit 7,20 franc par nominative A et 36 franc par nominative B. Les rumeurs donnaient Julius Bär ou Raiffeisen favorites dans la course au rachat de Sarasin. Safra détient désormais 46,1% du capital et 68,6% des droits de vote du groupe bâlois. Les cycliques étaient également bien disposées, après avoir été parmi les plus attaquées ces derniers temps. Richemont (+3,6%) et Swatch (+2,9%) faisaient nettement mieux que la moyenne. HSBC a relevé son objectif de cours pour Richemont et reste à "overweight" sur le titre, en se fondant sur la très bonne évolution du marché asiatique. D'autres cycliques comme Logitech (+3,1%), Clariant (+2,9%) et ABB (+2,6%) figuraient également dans le peloton de tête. Les poids lourds Roche (+1,2%) et Novartis (+1,1%) étaient dans la moyenne du marché, Nestlé (+0,2%) un peu en deçà. Novartis a reçu l'homologation de la Commission européenne pour son médicament "Rasitrio" contre l'hypertension, sur la base d'une étude de phase III. Au SPI, Aryzta prenait 2,6% après la publication de ventes trimestrielles à peu près conformes aux attentes une confirmation de ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice en cours. Addex progressait de 5,1%. La société genevoise a indiqué avoir enregistré des avancées dans ses travaux de recherche sur les peptides. Flughafen Zürich gagnait 3,4%. L'aéroport de Zurich pourra poursuivre son développement, après le refus par les citoyens du canton d'une initiative visant à interdire la construction de nouvelles pistes. Le titre Escor (-24,3% à 14 franc) était toujours très volatil. La semaine dernière, le cours a évolué entre 11,50 franc et 18,50 franc. Mais les volumes sont peu élevés. La Bourse de Milan accélère et bondit de plus de 3% La Bourse de Milan accélérait, hier matin, et bondissait de plus de 3%, portée par des espoirs d'avancées sur la crise en zone euro et des informations de presse sur un éventuel plan d'aide du FMI à l'Italie, pourtant démenties par l'organisation. Dans les premiers échanges, l'indice vedette FTSE Mib prenait 3,40% à 14.411 points. Londres en forte hausse, les banques en profitent La Bourse de Londres était en forte hausse, hier matin, profitant comme les autres places européennes d'un regain d'espoir sur une amélioration de la situation dans la zone euro dont les banques étaient les premières à bénéficier. Peu après l'ouverture, l'indice Footsie-100 des principales valeurs gagnait 112,12 points, soit 2,17% par rapport à la clôture de vendredi, à 5276,77 points. La hausse de l'indice résulte d'"un léger sentiment d'optimisme" en ce qui concerne la zone euro, "ce qui est en soi une grande amélioration par rapport à la semaine dernière", notait Simon Furlong du cabinet Spreadex tout en soulignant que "sur le fond, la prudence reste de mise". Les valeurs bancaires étaient les premières à profiter du rebond : Royal Bank of Scotland gagnait 6,54% à 19,99 pence, Lloyds Banking Group 5,97% à 24,56 pence et Barclays 5,62% à 164,35 pence. Les minières suivaient le mouvement, Kazakhmys prenant 4,78% à 843,50 pence et Vedanta 4,90% à 973,50 pence, à l'exception notable de Randgold, spécialisée dans l'extraction d'or (-4,21% à 6490 pence). Hors Footsie-100, le titre du voyagiste Thomas Cook était en hausse de 34,38% à 24,03 pence après l'annonce d'un accord sur l'ouverture d'une ligne de crédit de 200 millions de livres (232 millions d'euros). Francfort: le Dax prend 2,87%, regain de confiance La Bourse de Francfort bénéficiait d'un regain de confiance, hier matin, les marchés espérant des avancées sur la crise en zone euro, après deux semaines de baisse sur les marchés d'actions. L'indice Dax des trente principales valeurs allemandes prenait 2,87% à 5651,20 points et le MDax gagnait 2,65% à 8466,79 points. Francfort profitait de l'optimisme des places asiatiques, orientées à la hausse. "Une fois de plus la crise de la dette en zone euro va dominer la semaine", estimait Ralf Umlauf de la banque Helaba. Dans ce domaine, les dernières informations "donnent des raisons d'espérer, et des raisons de désespérer", ajoutait Holger Schmieding, de la banque Berenberg. Les constructeurs MAN (+5,54% à 59,07 euros) et Volkswagen (+3,79% à 116,35 euros) étaient particulièrement prisés. MAN a réglé, hier, son conflit avec le fonds souverain d'Abu Dhabi IPIC autour de son ancienne filiale Ferrostaal, en versant 350 millions à IPIC pour racheter sa part de 70%. Il a ensuite vendu l'ensemble de Ferrostaal pour 160 millions d'euros à la société d'investissement allemande MPC. L'opération libère la voie à la constitution d'un important pôle poids lourds au sein de Volkswagen, avec MAN et Scania, qui doit rivaliser avec Daimler et Volvo. Le reste de l'automobile était aussi bien orientée. Daimler gagnant 3,04% à 30,69 euros, BMW progressant de 2,60% à 51,63 euros, après des informations sur une possible coopération avec Toyota dans les moteurs hybrides et diesel. Commerzbank continuait de panser ses plaies (+4,45% à 1,31 euros), après avoir été laminé en début de semaine dernière, le marché spéculant sur une augmentation de capital ou un appel à l'aide publique. Selon la presse allemande, la banque aurait finalement trouvé un montage financier lui permettant par un échange d'obligations d'augmenter ses fonds propres durs sans en passer par ces opérations délétères pour les actionnaires. Deutsche Bank progressait également de 4,27% à 25,86 euros. Traditionnelles valeurs défensives, les groupes pharmaceutiques Fresenius (+0,72% à 68,90 euros) et FMC (+1,12% à 49,73 euros) étaient par contre un peu délaissés. Tokyo: Nikkei finit en hausse de 1,56% La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en hausse de 1,56%, dopée par des informations sur un éventuel plan d'aide du Fonds monétaire international (FMI) envers l'Italie endettée, démenties plus tard par le fonds. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 127,48 points à 8287,49 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté grimpé de 1,29%, engrangeant 9,10 points à 715,70 points. L'activité a été extrêmement faible, avec 1,36 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Une pause dans l'appréciation du yen face au dollar et à l'euro a par ailleurs permis aux titres des groupes exportateurs de rebondir quelque peu. Considéré comme une "valeur refuge" par les investisseurs en temps de crise, la devise japonaise a récemment atteint des sommets, ce qui nuit aux affaires des entreprises nippones à l'étranger. Les constructeurs d'automobile ont profité de cette accalmie dans la flambée du yen: Toyota, qui a lourdement chuté ces dernières semaines, a repris 2,90% à 2.483 yens, Nissan 2,90% aussi à 675 yens et Honda 4,14% à 2.313 yens. Parmi les fabricants d'électronique, Sony est remonté de 2,33% à 1.363 yens, Panasonic de 3,07% à 706 yens et Sharp de 1,75% à 754 yens. Les valeurs financières ont aussi repris quelques plumes, alors que les turbulences en Europe les ont fait flancher plusieurs fois ces dernières semaines par crainte de contagion: Mitsubishi UFJ Financial Group a progressé de 1,88% à 326 yens, Mizuho Financial Group de 2,04% à 100 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group de 2,15% à 2.082 yens. L'action du groupe d'appareils photo Olympus a pour sa part chuté de 10,56%, à 990 yens, victime de prises de bénéfice après les gains importants enregistrés depuis une dizaine de séances. Elle s'était effondrée entre la mi-octobre et la mi-novembre, à cause d'un scandale financier qui fait planer la menace d'une radiation du titre de la Bourse. Mais des investisseurs avaient racheté le titre ces deux dernières semaines, confiant dans la capacité de l'entreprise à conserver sa cotation. L'action valait lundi à la clôture 60% de moins que le 14 octobre.
