Les Bourses européennes rebondissaient, hier, à l'ouverture, au lendemain d'une journée noire provoquée par l'annonce-surprise de la tenue d'un référendum en Grèce sur le plan de sauvetage du pays, qui a ravivé la crise de la dette en zone euro. A l'ouverture, la Bourse de Paris prenait 1,61% et passait rapidement les 2% dans les premiers échanges, Milan 1,6%, Londres 0,51%, Francfort 1,07% et Madrid 0,81%. En Asie en revanche, la Bourse de Tokyo a encore accusé le coup, finissant, hier, en recul de plus de 2% tandis que Hong Kong et Shanghai étaient également mal orientées. La Bourse de New York avait également été à la peine, la veille, dans le sillage des places européennes, cédant plus de 2% en clôture. Avant-hier, les places financières européennes ont vécu une séance cauchemardesque, avec des chutes dépassant les 6% à Athènes et Milan, plombées par la descente aux enfers des valeurs bancaires. Paris: le CAC 40 passe dans le rouge, le rebond tourne court La Bourse de Paris passait dans le rouge à la mi-séance -0,22%, malgré une tentative de rebond en début de séance, dans un marché gagné par le doute sur la situation en zone euro après l'annonce du référendum grec. A la mi-journée, le CAC 40 lâchait 6,83 points à 3061,50 points, dans un volume d'échanges de 863 millions d'euros, après avoir chuté de 5,38% la veille. Certaines valeurs bancaires repartaient à la baisse après s'être effondrées mardi, à l'image de Crédit Agricole (-1,17% à 4,91 euros) et Société Générale (-1,87% à 17,35 euros). BNP Paribas résistait (+1,93% à 29,11 euros). Le marché parisien a tenté de rebondir en début de séance, prenant brièvement plus de 2%, mais le doute a très vite repris le dessus, après notamment un mauvais indicateur d'activité en zone euro. "Les assurances des partenaires européens quant à leur volonté de mettre en œuvre ce plan restent désormais conditionnées à un vote qui n'aura lieu qu'en fin d'année au mieux", observent les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC. Parmi les valeurs et hors titres bancaires, Peugeot prenait 2,62% à 14,87 euros et Renault 4,19% à 28,86 euros. Les immatriculations de voitures neuves en France ont connu en octobre un léger sursaut, progressant de 2,8% en données brutes, indique le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). PSA Peugeot Citroën a subi une érosion de ses ventes de 4,5%, tandis que celles du groupe Renault ont progressé de 11,3%. Suez Environnement (+0,14% à 10,93 euros) souffrait d'un abaissement de recommandation à "neutre", contre "acheter" par Nomura, tout comme Dassault Systèmes (-1,05% à 59,35 euros) à "neutre", contre "surpondérer" par HSBC. Alstom gagnait 2,34% à 26,21 euros après avoir remporté un contrat de 550 millions de dollars (400 millions d'euros) en Irak pour la construction d'une centrale électrique à Mansuriyah (nord-est de Bagdad), selon le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Pierre Lellouche. Altran était en forte hausse (+2,71% à 3,56 euros) après avoir annoncé la prochaine cession de sa filiale américaine à problème et un chiffre d'affaires en hausse de 4,7% au troisième trimestre. Belvédère bondissait de 7,53% à 33,00 euros. L'homme d'affaires et journaliste Nicolas Miguet a fédéré derrière lui près du quart du capital du groupe, ce qui fait de lui le représentant du premier bloc d'actionnaires de la société, rapportent Les Echos mercredi. Enfin, Agrogeneration (+2,70% à 1,90 euro) a réduit de moitié ses pertes au premier semestre, et prévoit d'afficher en année pleine une hausse de son résultat brut d'exploitation. Londres: le Footsie-100 rebondit de +1,02% La Bourse de Londres évoluait en hausse, rebondissant après ses pertes de la veille, les investisseurs ayant quelque peu digéré l'annonce-surprise de la tenue d'un référendum en Grèce sur le plan d'aide. Dans les premières transactions, l'indice Footsie-100 des principales valeurs gagnait 55,48 points lors des premiers échanges, soit 1,02% par rapport à la clôture de mardi, à 5477,05 points. Il avait perdu 2,21% la veille. "Après un fort mouvement de vente, nous assistons à un retournement de tendance. Un consensus est en train de se former sur l'idée que les électeurs voteraient favorablement au référendum" en Grèce, a commenté Terry Pratt, analyste chez IG Markets. Standard Chartered grappillait 0,31% à 1443 pence après la publication d'un rapport d'activité trimestriel. La banque a annoncé mercredi matin avoir enregistré une croissance à deux chiffres de son bénéfice opérationnel imposable sur les neuf premiers mois de l'année, grâce à son activité concentrée en Asie et dans les pays émergents. Les minières rebondissaient après leurs pertes de la veille, à l'image de Kazakhmys (+3,66% à 893 pence), Randgold (+3,41% à 6965 pence), Rio Tinto (+3,32% à 3358,5 pence). A l'inverse, les valeurs défensives reculaient, pâtissant du regain d'optimisme, comme le groupe pharmaceutique GlaxoSmithKline (-1,67% à 1356 pence) ou Imperial Tobacco (-0,04% à 2274 pence). Francfort s'offre un répit, le DAX gagne +1,53% La Bourse de Francfort soufflait, après une chute de 5% la veille, sans pour autant que les incertitudes sur le sort de la Grèce et de la zone euro dans son ensemble soient dissipées. L'indice Dax des trente valeurs vedettes prenait 1,36% à 5913,72 points et le MDax des valeurs moyennes gagnait 1,73% à 8881,48 points. Les valeurs bancaires, qui avaient lourdement chuté la veille, étaient dans le vert. Commerzbank prenait 4,02% à 1,68 euro et Deutsche Bank 1,77% à 28,42 euros. Les marchés "tremblent avec la Grèce et ont un œil sur la Fed", la Réserve fédérale américaine, qui réunit son comité de politique monétaire, avec un communiqué attendu en soirée, résumaient les analystes de Commerzbank. Les yeux sont désormais tournés sur la réunion du G20 à Cannes et les rencontres des dirigeants qui la précèderont, dans l'espoir d'y voir plus clair sur les chances pour l'Europe de sortir de la crise. Côté entreprises, les résultats trimestriels plutôt flatteurs de Fresenius SE et de sa filiale Fresenius Medical Care (FMC) étaient froidement accueillis par le marché. Les deux groupes ont enregistré une progression de leurs bénéfices nets au troisième trimestre, conduisant la maison mère à revoir ses objectifs 2011 en hausse. Fresenius SE perdait 0,69% à 68,99 euros et FMC lâchait 2,68% à 49,04 euros. Les deux titres restent toutefois en bonne progression depuis le début de l'année, de plus de 10% chacun, contre -14% pour l'indice Dax. Fresenius a "encore réalisé un trimestre solide", a commenté Karl-Heinz Scheunemann, de LBBW. Les ventes de dialyses aux Etats-Unis, sous pression en raison des réformes du système de santé qui ont pesé sur les coûts, ont un peu déçu les analystes. A l'inverse, le constructeur de poids lourds et de turbines MAN était parmi les valeurs de tête du Dax, en hausse de 3,96% à 62,50 euros. Les entrées de commandes sont restées en hausse au troisième trimestre par rapport au troisième trimestre de 2010 (+10% à 4,1 milliards d'euros), même si le rythme commence à ralentir, et le chiffre d'affaires a crû de 7% à 4 milliards. Sur le MDax, Hugo Boss prenait 3,91% à 67,44 euros. Le groupe de prêt-à-porter a réalisé au troisième trimestre un hausse de 30% de son bénéfice net, à 119,7 millions d'euros, porté par des ventes en forte hausse dans ses principales régions de vente. "Les résultats du troisième trimestre sont légèrement au-dessus de nos attentes (et) ne comportent pas de surprise majeure", a jugé Ingbert Faust, d'Equinet. Tokyo: le Nikkei finit en recul de 2,21%, peur du référendum grec La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en net recul de 2,21%, les investisseurs craignant qu'un référendum en Grèce ne complique la résolution de la crise d'endettement en Europe. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a chuté de 195,10 points à 8640,42 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu de son côté 2,11%, lâchant 15,92 points à 738,58 points. L'activité a été assez faible, avec 1,77 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Parmi les titres les plus affectés à la Bourse de Tokyo figuraient ceux des groupes exportateurs, les investisseurs anticipant une nouvelle hausse du yen, "valeur refuge" en temps de crise. Le renchérissement du yen réduit la valeur des revenus des entreprises japonaises à l'étranger, lors de leur conversion en monnaie nippone. La devise japonaise a atteint des sommets vis-à-vis du dollar et de l'euro ces dernières semaines, contraignant le gouvernement nippon à intervenir directement sur le marché des changes lundi pour la quatrième fois en un peu plus d'un an, afin de vendre massivement des yens pour en affaiblir la valeur. Annonçant ou sur le point d'annoncer de mauvais résultats financiers au premier semestre de l'année budgétaire d'avril 2011 à mars 2012, les fabricants d'électronique ont particulièrement souffert: Sony a chuté de 3,55% à 1.520 yens, Panasonic de 3,78% à 739 yens, Canon de 2,11% à 3.480 yens et Sharp de 4,04% à 689 yens. Confrontés aussi à une conjoncture difficile peu après les difficultés de production consécutives au séisme du 11 mars dans le nord-est du Japon, les constructeurs d'automobiles ne s'en sont guère mieux tirés: Toyota a freiné de 3,51% à 2.505 yens, Nissan de 2,77% à 701 yens et Honda de 4,24% à 2.304 yens. Parmi d'autres entreprises ayant fait état d'une baisse de leurs bénéfices au premier semestre, le conglomérat industriel Hitachi a abandonné 2,35% à 416 yens et la maison de commerce Mitsubishi Corporation 3,19% à 1.550 yens.