Les cours des métaux précieux ont terminé la semaine sur une note baissière après avoir été ballottés au gré des fluctuations des autres marchés financiers, et surtout du cours du dollar, suivant l'humeur des cambistes vis-à-vis de la crise de la dette en zone euro. Or Après avoir évolué la majeur partie de la semaine dans le vert, le cours de l'once d'or est brutalement reparti à la baisse en fin de semaine, plombé par des commentaires de la Banque centrale européenne (BCE) et un repli des espoirs de voir les dirigeants européens réunis à Bruxelles trouver une solution crédible et rapide à la crise de la dette en zone euro. "Le contexte macroéconomique continue de dicter les mouvements des échanges et pour l'instant l'or n'arrive pas à en tirer parti car il suit actuellement la trajectoire des investissements les plus risqués", a observé Suki Cooper, analyste chez Barclays Capital. L'or "s'est replié alors que le dollar opérait un rebond prononcé (surtout face à l'euro, ndlr) après des annonces décevantes de la BCE", a relevé Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital. Le renforcement du billet vert rend moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme les métaux précieux, pour les investisseurs munis d'autres devises. La BCE a en effet balayé les espoirs des investisseurs de voir l'institution basée à Francfort d'intervenir massivement sur le marché obligataire pour soulager les pays européens endettés, une action vue par de nombreux observateurs comme la seule solution efficace pour enrayer la contagion de la crise de la dette. Les investisseurs restaient également sur leurs gardes en fin de semaine alors que les dirigeants de l'Union européenne (UE) étaient réunis en sommet à Bruxelles afin de tenter de poser les bases d'une solution crédible et durable à la crise. Les Européens, à la seule exception du Royaume-Uni, se sont mis d'accord cette semaine, à l'issue d'une nuit de tractations, pour renforcer la discipline budgétaire de la zone euro, mais le refus britannique empêche que cet accord se traduise par un changement de traité qui exige l'unanimité des membres de l'UE. Le sommet était toujours au centre de l'attention des investisseurs, jour qui marquait "la dernière chance pour les dirigeants de convaincre les marchés que la crise peut être contenue", a noté M. Kryuchenkov. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a ainsi terminé la semaine à 1 709 dollars au fixing du soir contre 1 747 dollars une semaine auparavant. Argent Le cours du métal gris, option moins onéreuse que l'or, a de nouveau emboîté le pas au métal jaune, grimpant cette semaine à son niveau le plus élevé de la semaine (33,23 dollars l'once) avant de retomber lourdement dans la même journée, jusqu'à 31,42 dollars, un plus bas depuis le 30 novembre, soit le jour de l'intervention concertée des grandes banques centrales mondiales. L'once d'argent a terminé la semaine à 32,00 dollars contre 33,15 dollars sept jours auparavant. Platine/Palladium Les cours des platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, ont connu des fortunes diverses cette semaine. L'once de platine est tombée cette semaine à un plus bas depuis le 21 octobre (1 486,18 dollars), plombé par le renchérissement du billet vert en fin de semaine. De son côté, l'once de palladium a tiré son épingle du jeu grâce à une progression des ventes de voiture de tourisme en Chine et à la perspective de voir le marché s'inscrire en déficit l'année prochaine du fait de l'épuisement des stocks russes de palladium, a relevé Suki Cooper. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé cette semaine à 1 496 dollars contre 1 559 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 670 dollars contre 653 dollars sept jours plus tôt.